BASA

120 A. Létey juge ordinaire de Graines, autre Jean Martin frère du Prévôt châtelain– juge de Graines etc. Il fit ses études à Aoste, chez les Chanoines réguliers de Lorraine: «c'est de vous, messieurs, que je tiens ce que je sais, n'ayant jamais étudié hors d'ici » écrit-il au Supérieur Père Hugonin. Il resta toute sa vie très affectionné à ses maîtres et s'intéressa souvent à eux quand, prévôt et vicaire capitulaire, il administra le Diocèse. Or– donné prêtre le 21 mai 1712, après deux années de vicariat à Val– grisenche, en 1714 il fut attaché, en qualité d'aumônier à la personne de Mgr Millet d'Arvillars évêque d'Aoste. Ce n'était pas un grand succès, mais pour un jeune ecclésiastique intelligent, actif et plein de beaux rêves, c'était un premier pas. Gradué docteur en théologie à l'Université de Turin en 1716, cette même année, âgé de 28 ans, il fut nommé curé de St-Jean à Aoste et chanoine théologal. C'était un succès. La nomination simultanée à ces deux charges de la plus haute responsabilité témoigne d'elle seule de l'estime dont il jouissait auprès de son évêque et de ses mérites personnels. L'évêque ne l'aurait pas nommé à la charge de théologal s'il n'avait été un prêtre distingué, et la charge de curé de St Jean, nous lisons dans Mgr Duc, était des plus difficiles à remplir. Il resta curé de St-Jean jusqu'en 1729. Ces mêmes années il était nommé protonotaire apostolique. Raymond succédait dans la charge de théologal à l'archidiacre Ribitel décédé à Aoste en 1716. Le chanoine Ribitel occupait plusieurs postes dans l'adminis– tration du Diocèse et tous de la plus haute importance. Le prévôt Joseph Anselme Aymonier lui succédait dans celui d'Official, Ray– mond dans celui de théologal, Jean Baptiste Châtelard dans celui de chanoine et Emmanuel Passerin d'Entrèves dans celui d'archidiacre. L'archidiaconat était une dignité du chapitre dont le Roi de Sar– daigne s'arrogeait la présentation en vertu de l'indult de 1451 du Pape Nicolas V et le différend entre le Pape et le Roi de Sardaigne, à propos de ces nominations, battait alors son plein. Passerin d'Entrèves avait été nommé archidiacre par le Pape sans avoir demandé l'agrément du Roi et n'ayant pas été reconnu par le souverain il ne put entrer en possession de son bénéfice et prati– quement l'archidiaconat resta vacant. A la suite de ses démêlés avec le vi-bailli Planchamp - et indirectement avec la Cour de Turin - il dut même quitter le Diocèse et après s'être enfui dans le Valais, de là se réfugier à Rome où il comptait de forts appuis. Les accu-

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