BASA
Le prévôt Raymond 121 sations portées contre lui étaient assez graves, mais peut-être le motif principal était sa fidélité au Souverain Pontife contre l'ingérence du roi. De 1716 à 1727 rien de marquant à signaler dans la vie du cha– noine Raymond, si ce n'est qu 'en 1718 il siégea à la .droite de l'évêque à l'assemblée des Etats Généraux du Duché en qualité de représentant du Chapitre de la Cathédrale. Les deux Chapitres, celui de la Cathédrale et celui de St Ours, avaient droit chacun à un représentant comme vassaux de Derby; ce droit remontait à la do– nation que leur avait faite Humbert aux Blanches Mains. Ces assemblées n'avaient désormais plus qu'une valeur histori– que. L'évêque, suprême autorité ecclésiastique, y occupait de droit la première place, à la droite du grand bailli qui les présidait. Depuis longtemps le protocole des places n'était plus scrupuleusement ob– servé dans l'appel des hobereaux, de sorte que ces assemblées, bien souvent, n'étaient plus que des tournois oratoires pour l'observance du protocole et l'intérêt principal semblait se porter sur des que– relles, des chicanes, des protestations sur les questions de préséance . La traditions plusieurs fois séculaire voulait que les vassaux de Derby eussent le pas sur ceux de Brissogne et de Bosses, aussi Ray– mond eleva sa protestation contre le droit de préséance que l'on donnait à ceux-ci sur les représentants des deux chapitres, comme avaient fait ses prédécesseurs et comme le feront ses successeurs, jus– qu'à 1766 date de la dernière assemblée des Etats Généraux. Après la mort survenue à Rome, le 26 mars 1727, de Passerin d'Entrèves, Raymond adressa une demande au premier ministre d'Etat par laquelle il le priait de lui obtenir la permission de concourir à la dignité d'archidiacre, vacante, dit-il, depuis la mort de l'archidiacre Ribitel. « Or, ajoute-t-il, comme de tout temps on n'a jamais osé demander tel bénéfice à Rome, sans avoir auparavant obtenu l'agré– ment du souverain, attendu que c'est une dignité, je souhaiterais d'être admis au nombre des suppliants auprès de S. M. si V. Exc . voulait bien m'accorder la grâce de me proposer. J'ai l'honneur d'être docteur en théologie de la Royale Université de Turin, je suis chanoine théologal etc. ». Il y a deux remarques à faire sur cette demande: 1) En pleine quérelle entre le Pape et le Roi Raymond est pour le droit du roi: il ignore la nomination de Passerin, non reconnue par le roi, et fait remonter la vacance à la mort de Ribitel; 2) il met en relief qu'il est gradué à l'Université de Turin, chose plutôt rare car on préférait les Universités étrangères et celle de
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