BASA
122 A. Létey Turin, italianisante, était un peu négligée. On lui permit de postuler la charge, mais sa demande n'obtint aucun succès puisque le Pape nomma à cette place le chan. Jean Nicolas Borrettaz âgé de 30 ans , chapelain de St Louis des Français à Rome et bénéficier de la chapelle non résidentielle des S.S. Etienne, Denis et Blaise en la cathédrale d'Aoste. Ici une parenthèse s'impose, qui n'est pas sans intérêt. Le chan. Borrettaz, comme Passerin d'Entrèves, avait été nom– mé par le Pape sans l'agrément du Roi qui refusa de le reconnaître; Borrettaz ne put, ainsi, obtenir la possession et l'archidiaconat resta encore vacant. Cette nomination contre la volonté du roi, à un moment où la querelle entre les deux autorités semblait trouver une solution équitable - le différend venait d'être résolu pour la Tarentaise et s'acheminait vers la bonne fin pour notre Diocèse - fut jugée dé– placée; lorsque on s'en aperçut on tâcha d'y réparer pour le mieux . Le Roi, se conformant à l'indult de Nicolas V, ayant demandé le consentement de l'évêque pour obtenir la nomination du chan. Philibert de La Tour à l'archidiaconat, le prélat le lui accorda; il fallait maintenant faire démissionner Mr Borrettaz, mais on ne fait pas si volontiers un tel pas. On lui conseilla d'abord de se démettre, mais inutilement; pour les frais qu'il avait faits il demandait un dédommagement, on le lui pro– mit. L'ancien évêque d'Aoste Mgr D'Arvillars se trouvant occasionnel– lement à Turin chargé par le roi, employa lui aussi ses bons offices dans ce but; il obtint de Mr Borrettaz un promesse formelle qu'il se dé– mettrait, moyennant une gratification pour la chapellenie qu'il avait à Rome. Invité par le prélat à lui remettre les Bulles de nomination, il répondit qu'il les avait quittées à Aoste et étant parti pour aller les prendre, il ne fit plus retour. D'Aoste il nia d'avoir fait une promesse formelle à l'évêque et il ne démissionna jamais, alléguant qu'il « était trop bien canoniquement placé ». Il avait passé plusieurs années à Rome et peut-être était-il par– faitement au courant de la marche qu'allait prendre la querelle entre le Roi et le Pape et pouvait en prévoir l'issue . Etait-il déjà certain qu'un concordat aurait tranché le différend en reconnaissant les nominations faites? Ou se montrait-il convaincu de la victoire du Souverain Pontife ? Le fait est que les événements de 1730 lui don– nèrent raison; ses Bulles de nomination furent mises en exécution en 1731 et il put ainsi enfin entrer en possession de l'archidiaconat.
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