BASA

Comptes rendus des séances XV A ce dévouement, M. Monaco unissait les qualités les plus précieuses de l'homme privé : l'élévation de l'esprit, la bonté du coeur, l'affabilité, la franchise, la simplicité du langage et des manières, une facile et courtoise bienveillance, la loyauté dans la conduite. * M. le chan. Marcel Bovi, coadjuteur de Saint-Martin-de-Corléans, nous a tracé la monographie de cette nouvelle paroisse, qui vient d'être recons– tituée après environ 170 ans de suppression. Il en décrit le splendide site, le bassin enchanteur qui est celui de la ville d'Aoste même. Des historiens y ont placé la capitale des Salasses. Le mot Corléans, d'après eux, dériverait de Cordeleanus, Cordélus. Cette paroisse existait déjà en 1179. Elle avait pris pour titulaire le plus grand thaumaturge de son siècle, le saint le plus populaire, le plus h~noré dans notre vallée : saint Martin de Tours, disciple de saint Brice. Ce grand missionnaire des Gaules, cet illustre prédicateur des campagnes, avait évangélisé notre contrée dans les années 347 et 360. Dans les siècles passés, 18 paroisses valdôtaines lui étaient dédiées, de nos jours cinq l'ont encore pour leur protecteur. Jusqu'au xrie siècle le patron de notre diocèse était saint Martin; il fut substitué par saint Grat II. Les chanoines réguliers de Verrès régirent cette paroisse de l'an 1249 jusqu'en 1488. En 1584, les terres de Saint-Martin-de-Corléans, avec celles de Saint-Etienne, de Gignod, d'Etroubles, de Saint-Oyen, de Saint-Remy, ressortissaient à la couronne. Le baron Jean-François de La Crête, secrétai– re du jeune duc Charles-Emmanuel, qui avait déjà acheté, en 1574, la sei– gneurie de Doues, comprenant aussi Allein, en demanda l'investiture à son souverain. De ces huit terres, De La Crête constitua un seul fief sous le titre de baronnie de Gignod. Ce personnage mourut jeune à Turin le 8 août 1588 à l'âge de 48 ans. Il n'avait pas d'enfants mâles, par suite cette baronnie passa à d'autres mains. Les paroisses de Saint-Martin-de-Corléans et de Saint-Etienne furent sur le point d'être supprimées par la Royale Délégation, créée par patente royale en 1765, mais Mgr Pierre de Sales et son Conseil réussirent à con– jurer le danger. Cet organisme déchargea les communiers des prestations en nature: argent, froment, seigle, avoines, poules, cabris, pains, vin, etc. destinés à l'entretien de leurs curés respectifs, mais obligea les communes à leur solder annuellement une somme suffisante à leur subsistance. Cette congrue fut fixée à livres 333, 6 sous et 8 deniers. En 1800, Napoléon porta cette congrue à lires 500, mais à cette époque la paroisse de Saint-

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