BASA

1.38 J. Pignet DOCUMENT N. 3 SEC. XII 6 - N. 39 - Sine anno et loco (Entre 1224 et 1234 à Aoste) - Parchemin original de mm. 125 x 175, écriture mi-effacée, avec deux sceaux pendants en cire. Anselme de Perron 7 , chanoine de la cathédrale d'Aoste, à suffrage de son âme et de celle de ses prédécesseurs, lègue annuellement pour un réfectoire en faveur des chanoines et clercs du choeur de l'église de Sainte-Marie d'Aoste, vingt-huit sous de Suse, deux sétiers et une hémine de froment, trois sétiers de vin, trois charges de bois et douze deniers pour achat de sel et poivre. Ce réfectoire est à faire le jour anniversaire de son décès ou dans les huit jours qui suivent, à la condition de distribuer aux pauvres les restes de ce repas et deux sétiers de seigle. Pour le service de ce legs sont assignés cinq pièces de terrain, savoir: un champ à la localité Esparavère, deux vignobles et deux prés sis au lieu de Meysata . Ces pièces sont limitées par le fleuve Buthier et par des terrains appartenants à la Collégiale de Saint-Ours, à !'Hospice du Grand-Saint-Bernard et à la Léproserie ou Maladière. Ce legs a été corroboré par l'apposition de deux sceaux pendants en cire brune et à forme ovale: l'un du donateur, presque totalement consumé, et l'autre du siège épiscopal d'environ cm. 4 x 3, qui représente un évêque dans ses habits pontificaux avec mitre et crosse, et autour la légende «Sanctus Gratus Augustensis Episcopus ». C'est le sceau de l'évêque Boniface de Va!perga qui siégea sur le trône épiscopal d'Aoste depuis 1219 jusqu'en 1243 s . Notum sit omnibus quod Anselmus de Perron canonicus Auguste con– cessit et contulit pro anime sue et ani/marum antecessorum suorum reme– dio omnibus clericis maioribus et minoribus tocius chori Auguste / matris ecclesie . XXVIII . solidos novorum secusinorum annuos et duas sestarias et eminam frumenti annualiter / et tres sestarias de vino puro annuales et tres summatas lignorum annuas et . XII . denarios eiusdem mone/te ad sale et piper emenda et hec omnia concessit et contulit ad opus unius procu– rationis annuatim / faciende et reddende toti choro Sancte Marie Auguste. Dedit eciam idem Anselmus . duas sestarias sigali annu/ ales qui cum fragmentis predicte procurationis pauperibus erogentur et hec omnia donavit et consi/gna- (6) Il y a une erreur, c'est le XIIIe siècle. (7) Mgr J.-A. Duc dans le tome II de son Histoire de l'Eglise d'Aoste nous présente le chanoine Anselme de Perron témoin ou membre de comités d'arbitrage dans des actes du 27 mai 1224, 12 juin 1227, 31 janvier 1228, décembre 1231 , 25 janvier 1233 et 24 décembre 1234. Après cette dernière date il n'y a plus de documents qui signalent l'activité de ce chanoine, par conséquent je place le parchemin en ex"men, qui est sans date, entre le 1224 et le 1234, à différence de Mgr Duc, qui lui assigne l'année 1224 selon une date contenue dans un « Instrumentum » cité à la page 132 du Liber Reddituum Capituli Auguste, mais qui ne figure point dans le document en examen. Ce personnage appartient à une illustre famille valdôtaine, qui devait avoir juridiction sur les confins ou sur les eaux de la cité d'Aoste et du bourg Saint-Ours, parce que l'article 2 d'une convention passée le 25 janvier 1233 entre les chapitres de la cathédrale et de la collégiale pour fixer les limites entre les deux paroisses est ainsi conçu: « Le ru Perron sera, comme par le passé, la ligne divisoire des deux paroisses ... ». Le ru Perron, provenant de l'avenue Xavier de Maistre, coulait encore 40 ans il y a en longeant le côté du levant de la place centrale d'Aoste, aujourd'hui intitulée au nom du notaire Emile Chanoux, héros et martyr valdôtain. D'une branche de la famille Perron est issue vers le XVIe siècle la maison noble Perrone di San Martino, laquelle par acte du l.er septembre 1612 acheta la baronnie de Quart au duché d'Aoste. (8) Voici ce que Mgr Duc dans le tome précité écrit à propos: «Dès le début de son épiscopat, il montra une dévotion singulière à saint Grat, patron du diocèse. Déjà en 1221, nous le voyons adopter un sceau représentant dans le champ un évêque revêtu des habits ponti– ficaux, mitré et crossé dans l'acte de bénir, avec cette légende en toutes lettres: Sanctus Gratus Augustensis Episcopus. Notre prélat s'effaçait lui-même pour glorifier son éminent prédé– cesseur ».

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