BASA
Trois lettres de Gillet-Damitte 161 genereux dessins à mon égard, mon affectueuse tendance à vous être agréable n'en serait que plus vive, car ce que je prise par dessus tout c'est le bien qui émane du trésor d'une belle âme. Les détails dans lesquels vous entrez me donnent un grand espoir, car je vois que vous l'avez vous-même. Je sais qu'un chef de section chez vous est identique à un chef de division de nos ministères. Or, ici un chef de division pour des choses de détail, a l'influence d'un ministre. Si vous avez conservé mes lettres, vous y retrouverez des notes sur ma vie presque toute entière. J'ose vous répéter que la faveur en question, c'est sans doute ma vanité d'homme qu'elle flatterait ; mais bien plus, elle me servirait d'une base glo– rieuse pour asseoir les derniers jours de ma carrière. Elle seconderait puissamment ma très gracieuse protectrice, madame la comtesse de Montebello, dans ses vues ultérieures soit de demander pour moi une pension littéraire, soit une autre faveur significative. La jolie comtesse femme du général qui commande à Rome, dame d'hon– neur de l'impératrice, est une de ces femmes qui enlèvent ce qu'elles entre– prennent. La faveur dite la vengerait de M. Duruy qui lui a manqué de parole à mon sujet et auquel elle en veut comme le fait une femme du grand monde qui a été trompée dans ses désirs exprimés jusqu'à l'importunité. Il y a là presqu'un roman. Au reste vous me recommandez la patience: si j'en manquais, j'en acquer– rais forcément, car je suis profondément convaincu que votre touchante persé– vérance et votre sagesse triompheront. Merci. Je vais donc poursuivre mon tour d'horizon. J'ai aussi dans ce voyage, en apparence facile, mes obstacles à surmonter, mais le plus grave est mon esclavage. Si j'étais libre de l'emploi de mon temps, je ferais, j'en suis certain, ce que je voudrais à cet égard. M. le curé de St. Eloi qui s'associe à tout ce qui touche mon existence et qui a appris à vous connaître, me charge, très honoré Monsieur, de vous remercier de votre bon souvenir et vous offre ses parfaits hommages . Il est très occupé d'une grande entreprise, il fait la biographie des évêque-; du 1er empire; cependant il promet d'écrire un article sur votre livre; mais il ne saurait préciser quand. Voilà une bien longue lettre. Puisse-t-elle, Monsieur, ne point vous fatiguer ; c'est dans ce désir que j'ai l'honneur de vous prier d'agréer, très honoré Monsieur, mes respectueux hommages. Ma femme excellente bourgeoise a lu votre ouvrage d'une seule traite. Elle en a été si charmée qu'elle l'a dévoré. Gillet Damitte 36, R. de Reuilly
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