BASA
XX Académie Saint-Anselme curseur, l'apôtre du fédéralisme européen, enfin le grand martyr de la Libération. Qui mieux que le sénateur Page et l'assesseur à l'I.P. M. Marius Andrione aurait pu silhouetter la remarquable figure de cet illustre patriote valdôtain, et retracer avec détail son odyssée ? M. le sénateur Page prit une large part à son mouvement autonomiste, coopéra conjointement avec M. Chanoux et de fervents montagnards, le 19 décembre 1943, donc en pleine période fasciste , à l'organisation de la mémorable assemblée de Chivasso, où furent discutées et posées les bases fondamentales de notre Autonomie. Quant à M. le docteur Andrione, il a pu envisager sous tous les aspects l'oeuvre posthume du grand disparu et nous pouvons affirmer qu'il a hérité de tout son esprit patriotique. Aussi, lui savons-nous gré de l'heureux dessein qu'il a conçu de célébrer dans cette Académie le vingtiè– me anniversaire de son sanglant sacrifice et de consacrer toute une séance à cet effet . M. Emile Chanoux, le plus fidèle disciple de l'abbé Joseph Trèves, n'a pu voir la réalisation de son rêve, l'accomplissement de son grand oeuvre; il s'en réjouirait. De vulgaires bandits, sinistres rebuts de notre civilisation, tranchèrent bestialement cette précieuse existence dans son plein épanouis– sement. Mais leur forfait aboutit à appeler tous les Valdôtains à la secousse, à secouer le joug de la plus abominable dictature, à immortaliser la mémoire de notre Héros. La pensée, l'oeuvre, le souvenir de M. Chanoux ne s'éteindront pas. Son sang fut la semence du vrai patriotisme valdôtain; cette semence est recueillie dans les sillons; elle s'y mêle aux germes de vie et reparaîtra aux prochains étés dans les épis dorés que la brise du soir fait onduler aux derniers rayons du soleil. Du fond de son cercueil, vibrante retentit sa voix pour nous dire à tous: De grâce ne rendez pas inutile tant de sang versé pour la rédemption valdôtaine. Alimentez dans vos coeurs le culte de la petite patrie, la patrie de nos souvenirs, de nos espérances, de nos affections, de nos ancêtres; ayez le souci de ses destinées de ses intérêts, de son avenir, de ses tradi– tions, de ses croyances. Unissez-vous pour un idéal d'indépendance, de cette vraie liberté à laquelle un peuple ne renonce jamais, même quand pour tout le reste il est toujours prêt à se soumettre aux lois nationales et à accomplir consciencieusement ses devoirs de citoyen. Unissez-vous contre tous les ferments de désorganisation politique et sociale qui tendent à s'introduire chez nous. Ne reniez pas le souvenir de vos ancêtres qui vous ont transmis avec l'héritage de leur fortune le patrimoine non moins sacré de leur langue. Après cela, considérez à quelles infamies, à quelles
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