BASA

170 A. Zanotto de bello judaico » ainsi qu ' « ung autre livre en francoys composé par Honoré Bonor prieur de Salon » . Le château de Châtillon, qui appartenait aussi aux Challant, conserve encore un fragment d'un poème chevaleresque, L'entrée d'Espagne, remontant au XIVe siècle. Dans ce même château se trouve une copie du Mémoire généalogique pour la maison de Chal– lant, composé par Pierre du Bois vers la moitié du XVe siècle. C'est le premier ouvrage historiographique valdôtain. Le continua– teur de ce Mémoire, l'abbé Vigilio Vescovi, agent des Madruzzo– Challant, dit que le français de Pierre du Bois est « rude, perà intelligibile ». La bibliothèque de Pierre-Léonard Roncas, ambassadeur et mi– nistre du duc Charles-Emmanuel 1er de Savoie contenait elle aussi, d'après l'inventaire de 1639, maints livres en français, dont: «un libro francese intitulato li sei libri della Repubblica di Giovanni Bodin », les oeuvres de Ronsard, les Lettres de Sénèque traduites en français, deux tomes du « Mercurio francese », le Traité de l'amour de Dieu de saint François de Sales, l'Astrée d'Honoré d'Urfé, etc. A l'église, les fidèles mélangeaient volontiers, au Moyen Age, le latin avec le français. Une curieuse poésie pieuse, attribuée à la fin du xve siècle, nous le montre bien : Fulget hodie de les,pina la flour Sol justicie nos a doney samour .... A la cathédrale d'Aoste étaient déjà chantés, plus ou moins à la même époque, des Noëls en langue vulgaire : Allant parmi la ville Toujours logis cherchant ; Allez tous les marchans, Car en toute la ville Ne loge que grans gens ... Le français dans les actes officiels. Le premier document législatif publié en langue française, en Vallée d'Aoste, est un décret du duc Charles II, du 26 janvier 1531. Cinq ans plus tard, en 1536, est rédigé en français le pro– cès-verbal d'une séance du Conseil général des trois états. Pendant plusieurs années ces comptes rendus en langue française sont pu-

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