BASA

Comptes rendus des séances XXI aberrations criminelles, peuvent conduire les nationalistes ineptes et ou– tranciers, le matérialisme abject, les dictatures forcenées, les frénésies cen– tralisatrices et agissez en conséquence. * Monsieur le sénateur Page a fait revivre la grande figure de M. Cha– noux en retraçant dans tous ses détails son curriculum vitae, depuis le jour de sa naissance, 9 janvier 1906, jusqu'à la journée fatale du 18 mai 1944 où il a été atrocement supplicié par les brigands de l'époque. Le père de Chanoux, garde-chasse de métier, et sa mère, excellente ménagère, eurent soin, dès les premières lueurs de son intelligence précoce, à l'âge de 4 ans seulement, de l'envoyer à la petite école du hameau natal, au pied d'une montagne noire. Il fréquenta pendant deux ans cette école construite par ses ancêtres et dont il gardera toute sa vie le plus émouvant souvenir. Une institutrice dévouée, petite de taille, aux allures paysannes, sévère lui serina les rudiments de la grammaire, les premiers éléments de l'arithmé– tique. Elle enseignait un peu de tout , nous dit Bréan dans la biographie de Chanoux, à préparer la cuisine, à cultiver les jardins potagers ; les fem– mes ont appris d'elles à prier, à lire, à écrire, à faire les comptes, les chaus– settes, à raccommoder les habits. N'étant peut-être pas patentée, elle n'eut pas même une maigre pension dans sa vieillesse, après de longues années d'enseignement, de dévouement, de sacrifices. Mais les gens du pauvre village pourvurent abondamment à son entretien. M. Chanoux, ayant terminé la cinquième primaire à Villeneuve, sui– vit les cours du Petit Séminaire, mais ne se sentant pas appelé au sacer– doce, il aborda le lycée de l'ancien Collège Saint-Béning, où à 16 ans seule– ment il conquit brillamment son bachalauréat. Avec le même éclatant succès il remportera à l'Université le diplôme de notaire, si bien que plus tard sur 400 concurrents à des postes de cette profession, il fut classifié le troisième. Jeune lycéen, M. Chanoux fréquentait tous les dimanches et toutes les fêtes, le Cercle catholique Saint-Joconde pour ne pas s'exposer à la contagion de l'indifférence et surtout de l'incrédulité. Né et élevé dans une ambiance toute saturée de religion et de piété, il gardera intacts les trésors de foi reçus en famille , à l'école, au Petit Séminaire, il se sentira outillé pour combattre le bon combat. Que répondre à ce spectacle là ? Que par un reste d'habitude, machinalement, M. Chanoux a gardé· la foi de sa mère ? Non ! Cette foi du berceau, il a commencé par la pérdre dans l'insouciance de sa dix-huitième année; à la prière de deux prêtres,

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