BASA

180 A. Zanotto merçants venus de dehors : « Portons nos regards observateurs dans l'intérieur des cafés, dans les ateliers, qu 'y verrons-nous ? » di– sait-il. « Des italiens presque partout, des indigènes fort peu. » De là découlait la convenance pour les Valdôtains de savoir l'ita– lien, qui était à même de les rapprocher de ceux avec qui ils avaient de continuelles et d'indispensables communications, de ceux avec qui ils ne formaient « qu'une société. » L'utilité d'apprendre l'italien. L'utilité d'apprendre l'italien s'imposait aussi, toujours d'après notre auteur, pour ceux qui voulaient s'insérer dans les carrières administratives, dont les employés étaient presque tous des italiens . La plupart des actes administratifs étant écrits dans la langue de Dante, savoir l'italien était donc indispensable. Et dans le but de parvenir à mettre en usage la langue italienne en Vallée d'Aoste , Pléoz proposait les moyens suivants : « 1. Substitution dans notre Collège de l'italien au grec ; « 2. Intervention des premières autorités de cette division ; « 3 . Concours de la Province ; « 4. Concours de la cité d'Aoste et des habitants aisés et généreux de la Vallée . » Mais cet article ne dut pas avoir un trop bon accueil. Il provoqua même une spirituelle réponse de la part du docteur Laurent Cerise . Quoi qu'il en soit, cinq ans plus tard Laurent Pléoz avait changé ses opinions. Il prenait maintenant la défense de l'emploi du français dans les actes administratifs. Il se posait cette question : « Doit-on se servir de la langue italienne dans les bureaux de la province d 'Aoste, ou bien la langue française doit– elle être exclusivement employée ? » Point de doute là dessus, car, dit-il, « mille motifs militent en faveur de la langue française et la réclament dans tous les coins de cette Vallée . Le Valdôtain s'y habitue dès l'enfance ; adolescent, il apprend ses prières en fran– çais ; à l'école, à l'église, partout on lui parle en français, tandis que l'italien n 'a jamais eu une école publique au chef lieu de la Province ou au Collège ... « La langue italienne, toute belle, toute riche qu'elle est, n'a trouvé que très peu d'amateurs dans ceux qui se sont livrés aux sciences, ou que des circonstances ont tirés du sein natal pour exercer leur métier ou leur emploi dans une partie du Piémont

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