BASA
182 A. Zanotto étant donné que la législation de la Savoie est en français. Un autre correspondant de la Feuille d'Annonces, après avoir protesté à son tour contre l'abus des employés qui se servent de la langue italienne au lieu de la langue française, se demandait : « Quand de tous côtés l'on répète que l'on doit conserver à chaque pays sa nationalité, qu'on doit la respecter, n'aurions-nous pas raison, nous Valdôtains, qui ne nous trouvons sous la domi– nation toute paternelle de l'illustre maison de Savoie, qui jadis nous nous sommes mis sous sa protection, sans qu'on puisse dire que nous lui appartenions par droit de conquête, n 'aurions-nous pas raison , dis-je, de réclamer à son Gouvernement, devenu heureuse– ment constitutionnel, de pouvoir, à l'instar de la Savoie , conserver notre langue naturelle, notre langue mère qui est la française ? » « La nationalité valdô taine » Un nouvel accent dans ces péroraisons en faveur de la langue française est donné par un écrivain anonyme de la Feuille d'An– nonces, qm s'adresse en 1849 aux conseillers provinciaux. Il se dit « une âme patriotique qui ose faire entendre ses accents pour éveiller un des grands intérêts de la province d'Aoste, celui de ses droits méconnus et surtout celui de sa nationalité. « Celui-ci du moins doit être respecté parce qu'il ne touche en rien aux intérêts de l'Etat ni de la Couronne ; il rend même plus propre l'exécution de leurs volontés ; simultanément il resserre les noeuds d'attachement et de fidélité à la maison de Savoie. « Cet intérêt, dit-il, rappelle la Nationalité Valdôtaine; oui, il en est une fidèle expression ; et quand cet avantage nous serait enlevé, nous aurions perdu tous nos droits ... » L'auteur s'évertue ensuite à donner la définition du mot nation : « Le mot nation tire son origine du mot latin nasci, naître ; il comprend tous les habitants d 'un même Etat ou d'un même pays . Les populations d'une province, unies par divers rapports ou par des liens communs constituent une nation comme elles forment un Etat ; autrement on ne saurait expliquer les mots Etats Sardes . Une nation comprend les naturels du pays et ses autres habitants : ainsi le Duché ou la Vallée d'Aoste, qui forme une province, qui a des liens communs, des intérêts particuliers, des habitants propres, et qui fut toujours une société distincte des autres pays par son origine, son caractère, ses moeurs, ses besoins, ses usages et sa
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