BASA

184 A. Zanotto IV. Nous arrivons à l'époque de l'unité italienne. Jusqu'ici personne n'avait osé contester aux Valdôtains leur droit d'employer la langue française. Les infiltrations de la langue italienne s'étaient vérifiées par le commerce plus fréquent avec les populations piémontaises, et par l'oeuvre des employés de langue italienne des administrations publiques . Vegezzi Ruscalla et son pamphlet. Mais voici qu'en 1861, un député du nouveau Parlement italien, élu dans la circonscription électorale de Lucca , mais en effet turinois , publie un virulent pamphlet nationaliste au titre de : Diritto e ne– cessità di abrogare il francese came Zingua ufficiale in alcune Valli della provincia di Torino. Ce député, Giovenale Vegezzi Ruscalla, nom qui deviendra fameux en Vallée d'Aoste , s'était déjà occupé des rapports entre langue et nationalité . Dans un ouvrage publié en 1854 (Ch e casa è la Nazione ?) il s'était demandé ce que veut proprement dire nationalité. Et il en était arrivé à cette conclusion : « ... che l'elemento cardinale della nazionalità sta nella lingua ; che tutti gli altri elementi richiesti da scrittori politici sono superflui ». Et ailleurs il avait ajouté : « Ma qual'è il carattere precipuo delle nazionalità ? E' incontrastabilmente la lingua . Questo è il vero ves– sillo nazionale che nè la prepotenza di stranieri dominatori, nè le mene dei reazionarii possono aver forza di proscrivere ... ». Il avait disserté au Parlement sur La nazionalità di Nizza, évidemment pour en démontrer la nationalité italienne, en recevant, paraît-il, le consentement de l'hon. Rattazzi, alors président de la Chambre des députés. Vegezzi Ruscalla, à l'instant où l'unité italienne est chose faite , se sent immédiatement blessé par le fait que le Piémont « offre la riprovevole anomalia di avere alcune valli in cui la lingua ufficiale, del pergamo e letteraria è la francese » . Ces vallées pié– montaises sont l'arrondissement d'Aoste, les mandements de Cesana et d'Oulx, le mandement de Fenestrelle, ainsi que la Vallée du Pellice, cette dernière seulement pour ce qui concerne les écoles et le culte évangélique vaudois. Il affirme que « questo sconcio, questa macchia alla nazionalità italiana deve sparire ; a quel modo

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