BASA
186 A. Zanotto des Valdôtains l'admettaient sans besoin d'avoir recours à l'écha– faudage dressé par Vegezzi Ruscalla. Mais de là à consentir à l'abo– lition de la langue française, il en passait ... ! L'abolition de la langue française est ce que demande celui-ci. JI se rend compte, dit-il, que sa proposition déplairait aux monta– gnards francophones et que parmi ses adversaires se trouveraient non seulement « colora che parteggiano per la ristaurazione del– l'antico dispotismo, dell'antica divisione dell'Italia in più Stati, e per il ritorno dei principi austriaci e borbonici, ma eziandio alcuni schietti amatori delle istituzioni liberali ». Il demande, pour la réalisation de son dessein, l'abrogation de l'art. 62 du Statut de Charles-Albert, ainsi que celle de l'art. 4 de la loi du 23 juin 1854, sur la traduction en français des lois, à l'usage des communes francophones. Il est de l'avis que l'abrogation des articles 150 et 374 de la loi Casati entraînerait que l'enseignement dans toutes les écoles primaires, secondaires et les gymnases serait donné obligatoirement et exclusivement en langue italienne. De même, selon lui, les actes des notaires, les délibérations des administrations communales de– vraient être rédigés en italien. L'oeuvre du clergé devrait favoriser l'usage de la langue ita– lienne. Le Séminaire d'Aoste devrait avoir une chaire de langue italienne. L'évêché d 'Aoste devrait être détaché de !'archidiocèse de Chambéry (et le détachement aura lieu en 1864). Pour que l'ensei– gnement dans le séminaire soit donné en langue italienne le gou– vernement devrait exiger que les professeurs passent un exrunen universitaire, ce qui les obligerait à savoir l'italien. Moyens pour amadouer les Valdôtains. Avec ces moyens de coercition, Vegezzi Ruscalla voudrait que les populations francophones reçoivent des bienfaits qui les indui– sent « a rientrare nella cerchia della nazionalità linguistica ita– liana ». Il prend acte avec plaisir de la concession de 14 mille lires de la part du Conseil provincial, sur la requête du Ministre de !'Instruction publique, destinées aux étudiants qui auraient entre– pris leurs études en italien. Il propose que l'on augmente la congrue aux curés qui voudraient contribuer à la diffusion de la langue italienne. Bien des personnes sont avides de distinctions, dit-il : « Ebbene la croce mauriziana, non di rado elargita a piene mani
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