BASA

La minorité linguistique valdôtaine 203 force même des choses sera la dominante dans notre Vallée . En at– tendant tout peut s'arranger avec un peu de bonne volonté et de condescendance de part et d'autre. » Deux problèmes : conservation du français et introduction de l'italien. Dans l'attitude de plusieurs personnalités, notamment des ap– partenants au parti libéral, on pourrait croire d'apercevoir une con– tradiction et, à l'aide d'un peu de malice, il serait aisé de les accuser d'hypocrisie ou, même, parfois, de tenir le pied dans deux étriers. A la vérité, cette attitude est due au fait que ces hommes ne con– fondaient pas la question de l'introduction de la langue italienne en Vallée d 'Aos te avec celle de la conservation de l'usage de la langue française, alors que, ainsi que nous le disions tout à l'heure, d'autres personnes, les conservateurs les plus acharnés, ne voulaient pas que la langue de Dante eût droit de bourgeoisie en Vallée d'Aoste. L'attitude de Dominique Carutti à l'égard des problèmes valdôtains. Examinons par exemple la ligne de conduite de Dominique Carutti, qui fut pendant quelques années député du collège de Verrès. A l'avocat Favre, syndic d'Aoste qui lui avait représenté les nécessités de la Vallée, et, à côté des intérêts matériels, le problème de la langue française dont on venait de supprimer l'en– seignement dans les écoles, ce personnage répondit en tirant ses arguments de sa profonde connaissance de l'histoire. Il évoqua le souvenir des anciennes institutions valdôtaines : « Votre beau pays est remarquable à plusieurs titres, dit-il notamment ; d'abord il a conservé le dernier les Etats Généraux qui étaient l'expression de la liberté dans les temps anciens. Ces Etats Généraux représentant seulement les classes privilégiées, le clergé, la noblesse et la bourgeoisie, n'établissaient pas la liberté telle que nous la comprenons, la liberté pour tous sans restriction, sans privilège ; tnais ils en portaient le germe. Vous avez conservé ces anciennes franchises quand le reste de la monarchie avait perdu les siennes ... »

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=