BASA

214 A. Zanotto XI. Un adversaire terrible : le fascisme. Les aspirations des Valdôtains à se gouverner d'eux-mêmes ne furent pas couronnées par le succès. A l'horizon pointait une force politique nouvelle, le fascisme , qui ne fit connaître que trop vite quelles étaient ses vues en matière de liberté . Pour garder la flamme de la Patrie Valdôtaine, des jeunes gens se réunirent autour d 'un prêtre, l'abbé Trèves, et donnèrent naissance à la «Jeune Vallée d'Aoste», en 1925. Ce mouvement d'idées et d'action fondé lorsque se dessina clairement la menace du fascisme forgea les futurs chefs de la Résistance . Huit mille chefs de famille signent une pétition. La « Jeune Vallée d 'Aoste » donna aussitôt la mesure de l'es– prit qui l'animait. Elle se fit la promotrice d'une « Pétition en faveur de la langue de nos pères » que tous les Valdôtains furent invités à signer. Les habitants de la Vallée d 'Aoste fournirent à cette occasion une preuve éloquente de leur unité sur la question de la défense du français : huit mille chefs de famille signèrent la pétition. L'adhésion des intellectuels fut aussi chaleureuse. Le chan. Do– minique Noussan, président de l'Académie Saint-Anselme mit cette pétition sous les yeux de ses collègues dans la séance du 4 juin 1925. L'abbé Trèves , l'infatigable animateur de la «Jeune Vallée d'Aoste» fut invité à fournir les explications nécessaires . Le compte rendu de la séance, rédigé par le chan. Lâle-Démoz (qui avait été à son tour en 1919 l'un des fondateurs de la revue régionaliste Augusta Praetoria ), dit que « la discussion ne fut pas longue : car tous les membres de cette Société sont depuis longtemps convaincus que la langue française es t à la fois, pour notre pays, un droit des plus anciens, un devoir sacré et une précieuse ressource financière. » Les membres présents, en nombre de neuf, signèrent la pétition au nom de la Société académique, car ce geste « serait digne d'elle et serait pleinement conforme à ses traditions . » Une souscription ouverte séance tenante donna la belle somme de 500 lires.

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