BASA

218 A. Zanotto noms, afin qu'ils restent gravés dans la mémoire de tous comme ceux des traîtres. Ce C., avocat, commandeur, etc., qui a oublié qu'il n'y a pas longtemps il a parlé du pays natal en français, dans des termes émouvants, ce C., dont je respecte la dignité de prêtre et de chanoine, mais dont je dis clairement que je méprise la personne; cet O., ces deux M., ce P., ce G., ce P., qui ont oublié que leur nom était français, que leur famille était valdôtaine, qu'ils parlent en partie le français chez eux; ces V., R., V., Valdôtains d'adoption et même de naissance, et surtout ce G. P., roseau qui se plie à tout vent, hier populaire, aujourd'hui fasciste, hier secré– taire de la Ligue, aujourd'hui renégat du français, digne fils de l'éternel "Girella". Voilà des noms à perpétuer à travers les siècles, à graver dans le socle du monument comme des dignes survivants de ceux qui sont morts. « A tous ces hommes je dis : "Courage, aplatissez-vous devant M. Caio comme vous vous êtes déjà inclinés". Le peuple valdôtain vous regardera avec admiration. « Depuis deux ans que vos frères de Rome sont au pouvoir, vous avez beaucoup fait, beaucoup. Tous les Valdôtains sauront vous juger. «Je vous pose encore cette question : "Croyez-vous, en ce moment, représenter la population de la ville d'Aoste et de la Vallée d'Aoste ? Vous qui avez été nommés par un homme non Valdôtain, qui s'est démontré le premier ennemi du français qui ait siégé à l'Hôtel de Ville, quoiqu'il ait un tout petit peu baissé le bec mainte– nant, qui régit la commune d'Aoste après la défenestration d'une administration librement élue, croyez-vous parler au nom du peuple ? Croyez-vous représenter ceux qui ont le plus donné à la Patrie ?". « Mais que vous importe cela, à vous qui avez vendu même votre pensée ? « Vous continuerez, naturellement, par votre digne chemin qui descend, car, comme des poids morts, vous ne pouvez que rouler en bas. « Vous inaugurerez "votre" monument avec peut-être beaucoup de cancan. Mais le peuple valdôtain sera ailleurs. Il frémira en silence. «Et quand la liberté lui sera rendue, il saura faire son devoir. Soyez-en sûrs. »

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