BASA
258 ]. Lavie 1860 n'avait pas été poursuivi. Seul avait été construit le tronçon d'Aix-les-Bains à Annecy, sans parler du raccordement obligatoire du <~ Victor-Emmanuel » au réseau italien. L'amélioration forcément très lente du système routier ne pouvait pallier l'insuffisance des voies ferrées. 4. Les capitaux français n'étaient pas venus. Au contraire la bourgeoisie de Savoie, classe la mieux pourvue, portait maintenant les siens dans les entreprises des anciens départements de l'Empire aux dépens même d'une agriculture autrefois jugée plus digne d'inté– rêt et elle ne s'était détournée des fonds d 'Etat piémontais que pour se porter vers leur équivalent français. 5. Le report de la ligne douanière au Mont-Cenis et l'incor– poration de la plus grande partie de la Savoie du Nord dans une zone franche avait favorisé l'arrivée des produits industriels moins coûteux de l'Europe Occidentale sans une réciprocité suffisante. Le marché piémontais était simplement devenu moins accessible en dépit d'un traité de commerce relativement libéral. Quelle était, dans le détail, la véritable situation de l'industrie une dizaine d'années après la fin de la période d'adaptation à laquelle nous avons fait allusion, c'est-à-dire entre 1880 et 1889 ? Pour des raisons de quantité et de qualité des sources nous étu– dierons surtout le département de la Savoie. D'autre part, les docu– ments dont on dispose pour cette période et les années suivantes en ce domaine appellent quelques remarques au moins en ce qui concerne les statistiques officielles: surtout dossiers 28 M 1 4, 28 M 1 5 et 55 S pc 1902-1904, archives de la Savoie et M. situation industrielle 1881-1885 et statistique sommaire des industries principales 1873- 1887 archives de la Hte Savoie 1 • Dans les déeomptes le nombre d'entreprises varie. Celles-ci sont, à partir de 1885 classées en 14 catégories englobant tout ce qui concerne de près ou de loin la transformation d'une matière quelcon– que, fût-ce la farine. Les listes, encombrées, n'en laissent pas moins des ateliers de côté dans les villages alors que les entreprises du bâtiment à Chambéry introduisent des centaines de personnes ignorées jusqu'alors. Des carrossiers, présents en 1889, il n 'était pas question en 1882. Les scieries figurent seulement dans les états d'arrondis- (1) Complétés grâce à des indications prec1euses contenues dans RAOUL BLANCHARD in Les Alpes françaises, tome III , 1 et 2 passim et Madame G. VEYRET-VERNER, L'industrie des Alpes Françaises, 1948, passim. Rien en H aute-Savoie de postérieur à 1892.
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