BASA
262 J. Lavie Soit, Les Echelles Tournier et Cie tissage de sme 168 p. La Bridoire Pierrot, Gros, Millon et Charles Vial tulles 82 p. Pont-de-Beauvoisin Guinet, Antoine et Cie tissage de soie 479 p. Rivoire Alexis tissage de soie 115 p. Laubin frères chapeaux 26 p . Saint-Genix Salomon, Guillard et bandages, soies, 37 p. Chevallier tulles et divers 20 p. En résumé, la Savoie industrielle de 1882-1883 présente tous les caractères d'une organisation traditionnelle plus proche de 1830 que du vingtième siècle. La mécanisation est très peu répandue ( 45 CV mécaniques et 238 hydrauliques en 1881; 55 et 255 en 1886). Le mouvement des affaires, par trop dépendant à la fois de l'étroitesse du marché local et des aléas de celui de Lyon, donne à l'ensemble une pesanteur que les rapports trimestriels des années 1880-1890 font nettement ressortir 5 . (5) «Trop de production et concurrence étrangère. Nous demandons l'admission tem– poraire des filés coton d'accord avec la Chambre de Commerce de Lyon et la Chambre syndacale des tisseurs mécaniques». (Tournier et Cie 1884. 42 métiers y étaient arrêtés chez l'habitant à la fin de 1883). « Pas de vente» (Audibert, Fréterive, 1er tr. 1883). Un rapport détaillé est fourni par le tanneur François Bal fils le 6 avril 1881: « Nous occupons toujours le même nombre d'ouvriers. Nos rapports avec eux sont satis– faisants. Les affaires à l'intérieur sont calmes et difficiles. Il y a abondance sur toutes les places de production et de vente. La demande n'est pas en rapport avec la production, ce qui rend les acheteurs exigeants et produit un grand tirage dans les transactions. Cependant on espère une reprise vers fin-avril ou courant de mai, si la récolte s'annonce bonne. Il y a de grands besoins, mais la gêne générale qui résulte d'une suite de mauvaises années restreint beaucoup les achats. On peut cependant dire que chez les nations voisines les affaires sont de beaucoup plus mauvaises qu'en France, en ce qui regarde notre industrie. Les affaires pour l'exportation souffrent beaucoup par suite de l'impulsion donnée à la fabrique dans les Etats-Unis d'Amé– rique. L'Angleterre, qui nous achetait presque tout ce dont ell.e avait besoin, ne prend plus aujourd'hui que des sortes spéciales; elle remplace les autres par des articles fabriqués aux Etats-Unis qui ne valent pas l'article français mais qui ont l'avantage d'être à bien meilleur marché. » Marasme également dans le tulle: « la mode n'en veut pas » (La Bridoire, 1883); la firme Martin-Franklin entre en semi-léthargie à Chambéry. Elle se trainera jusqu'à la fin du siècle. Même fléchissement chez Henry (Le Bourget, 1884) et l'entreprise Forest se plaint du ralentissement général des affaires (St-Alban, 1883 ). Le dernier haut-fourneau d'Argentine s'arrête en 1886 et avec lui la sidérurgie désormais éliminée du marché par le procédé Thomas appliqué en Lorraine. En 1881 encore 186 ouvriers et 55 manoeuvres avaient extrait 45.000 t. de minerai de fer et 435 t. de minerai de cuivre. Argentine continuera à fabri· quer du charbon de bois pour l'Italie. (BLANCHARD III. 1 p. 284).
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