BASA
266 J. Lovie Or, la situation devait évoluer brusquement grâce à la modi– fication de l'une des données du problème industriel de la Savoie: la puissance énergétique à sa disposition . La Maurienne semble avoir été des toutes premières à béné– ficier de la force électrique par suite de l'aménagement de la chute de Calypso, à St-Avre, près la Chambre, à l'initiative des frères Bernard, de Paris. Leur usine d'aluminium commence de fonctionner le 1er janvier 1891 avec 12 ouvriers. Dès l'été ils obtiennent l'auto– risation d'importer des sels dénaturés du Jura et pensent équiper les 600 m. de dénivellation de la Valloirette. Le secteur de La Chambre connaît une expansion d'autant plus rapide que le courant profite à la rizerie et fabrique de pâtes Bozon– Verduraz qui compte 300 personnes en 1898 sans compter sa scierie annexe pour les caisses d'emballage ( 35 pers.) et ses moulins à moudre le maïs roumain (ensemble relié au chemin de fer directe– ment et par transporteur aérien) . De même aux fabriques de pâte de bois Horteur, de St-Etienne-de-Cuines et St-Rémy et à l'entre– prise de dévidage de soie Lazzaroni de Milan dont les 10 premières balles de soie grège italienne sont traitées en mai 1892 ( 40 ouvrières). Au même moment se dessine la vocation de Fourneaux, près de Modane sous l'impulsion de l'industriel cantalien-dauphinois Ma– tussière. Il a acheté en 1883 les bâtiments de Sommeiller, construc– teur du tunnel, vacants depuis dix ans. En 1885 la pâte de bois uti– lisait 300 kw fournis par le torrent du Charmaix. Or en février 1892 Matussière ouvre un nouvel atelier pour la fabrication du pa– pier, cette fois 6 et chose remarquable, il se fait surtout concéder, en 1891, le droit de détourner les eaux de l'Arc au Freney pour les amener à l'aide de 4 km. de tuyaux de fonte à une chute de 50 kw à la Praz. Energie vacante qu'il cède en juillet 1893, à la fin des travaux, à la Société Electro-métallurgique française de Fro– ges pour la fabrication de l'aluminium 7 . L'usine de la Praz aura, dix ans plus tard 200 ouvriers travaillant non seulement l'aluminium (6) La «Papeterie du Mt Cenis», bâtisse de quatre étages servant en outre de cité ouvrière. Total en 1892 50 h. et 16 f. avec traitement de 6000 t. de bois, et emploi de 1600 t. de charbon ppur 2000 t. de papier d'emballage et 4000 t. de pâte, le tout par trimestre. La fabrication de la pâte chimique commencera en 1901. Pour cette phase de l'équi– pement de la Maurienne toute la suite de notre étude on trouvera toutes sortes de détails précis dans : G. VEYRET-V ERNER, (Mme), L'industrie des Alpes françaises, Grenoble 1948, p. 161-192. (7) Le conseiller général Grange, maître de forges de basse Maurienne était l'un des princi– paux actionnaires. (A.D.S. 28 Ml 5 - rapp. du sous-préfet du 15 juin 1892).
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