268 J. Lavie plus puissantes mlt1at1ves qu'un canton de demi-montagne où dénivellations et débits ne s'imposaient pas d'eux-mêmes. Il fallut attendre le 17 mars 1908 pour voir se fonder la « Société hydroélectrique de la Bridoire » (siège 39 rue de la Bourse à Lyon), en liaison étroite avec la Société générale de Force et Lumière ( 3 7 rue Diderot à Grenoble) et voir s'élaborer un plan de mise en valeur du déversoir du lac d'Aiguebelette à partir du Gué des Planches. L'ensemble fonctionnait à peine en 1914 10 • Pour retrouver des conditions semblables à celles de la Maurienne il faut aller dans un secteur déshérité ou malchanceux jusqu'alors, celui d'Albertville-Tarentaise, où il y a effet conjugué de la captation des chutes d'eau et de l'établissement du chemin de fer à Albertville en 1876 et à Moûtiers en 1893. Dans le Bas-Arly le rôle de pionniers est revenu à deux hommes: Aubry, papetier à Venthon et Paul Girod. Sans donner de date Raoul Blanchard affirme que la centrale de Venthon utilisant les eaux du Doron de Beaufort a été la première du Sillon Alpin 11 • En 1891 le sous-préfet d'Albertville estime seulement dans un rapport, que la papeterie Aubry dont les 40 ouvriers approvisionnaient l'Isère en pâte, a été « fondée il y a peu de temps » et dans un autre « il y a quelques années ». Quoiqu'il en soit, les choses seraient restées en l'état si, détenteur d'une force de 5300 CV, Aubry n'en avait loué 1000 à l'industriel Paul Girod. D'où la fabrication, en 1899 de ferro-alliages au vanadium, au chrome et au tungstène 12 • Aubry ayant accru sa fabrication et le bail arrivant à expiration, Girod dut se glisser en avant, dans la plaine des Mollières, à proximité des Fontaines d'Ugine, sorte de glière vide à l'entrée du seuil de Faverges. Bientôt pourvue du chemin de fer en direction d'Annecy, la nouvelle entreprise était largement approvisionnée en énergie électrique grâce à· l'équipement du Bas-Arly (130 m de dénivellation, 7 m3 de débit, 7500 CV). Elle ouvrit ses portes au début de 1904 (selon la direction des Douane~) ou le 9 décembre 1904 (Raoul Blanchard). Sa fortune devait être bril- (10) Deux formes d'énergie et d'utilisation prévues: a) courant continu, tension de 36.000 volts cédé par la Cie générale de Force et Lumière à la Cie des omnibus et tramways de Lyon; b) courant alternatif triphasé tension 2200 volts pour éclairage et force motrice sur place (tulles, tillanderies, toiles métalliques, petite mécanique, ateliers de charpentes, ébénisteries, boulangeries, voire pharmacies... ) avec un éparpillement allant de 7 à 80 CV. (11) Op. cit., III 1, pag. 153, note 50. (12) 2ème semestre 1903 550 t. de ferro-chrome, 5 t. de tungstène, 1 t. de molybdène et 500 kg de vanadium. (rapport du directeur des douanes 28 M 1 5) .
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