BASA
L'industrie de la Savoie (1880-1914 ) 271 ment de la Savoie mais de la France, pouvaient être remplies et quels types nouveaux d'hommes étaient susceptibles d'apparaître en des secteurs autrefois voués à l'immobilisme ? Une enquête mériterait d'être conduite qui descendrait jusqu'au détail des familles dans toutes les localités intéressées . Les listes nominatives de recensement permettraient une telle démarche surtout à partir du moment où les tableaux ont prévu une colonne con– cernant l'affectation de l'ouvrier à une entreprise déterminée. Nous n'avons pas eu le loisir de la conduire à son terme mais une étude comparative des documents de 1881 et 1911 pour la localité la plus développée, Ugine, nous a fourni d'appréciables renseigne– ments 16 . Disons, tout d'abord, que l'effectif de la population y a monté dans des proportions considérables, alors qu'à Bozel et St-Michel, par exemple, il a été stationnaire. Il est passé de 2651 habitants à 3342 avec 5 31 maisons à 873 ménages au lieu de 449 à 560 ména– ges 17. Un relevé de la population ouvrière nous a permis de constater qu'en 1881 elle était à peu près exclusivement constituée d'artisans ou d'ouvriers agricoles du pays travaillant en économie fermée. Il n'en est plus de même en 1911. Le décompte du personnel de l'en– treprise Paul Girod, seule en cause, à vrai dire, nous donne à côté de la poussière traditionnelle des petits métiers qui s'en distingue absolument, les chiffres suivants: de la Société des Forces Motrices du Haut-Grésivaudan tout au plus consacrée aux besoins essentiels de la villa On pense, en 1911, à une liaison avec la Société des Forces du Val-de-Fier. Moûtiers est (chose imprévue) alimentée depuis 1891 par le comte de la Lauzière, créateur d'une société domiciliée à Ambronay (Ain). Enfin, quand Pierre et Edouard Arpin, drapiers à Séez dotent leur atelier d'un alternateur ils éclairent la cité (1910). (16) Archives de Savoie 40 M B 58 (1881) et 40 M B 197 (1911). (17) Moyenne par ménage: 4,7 et 3,8 et par maison: 5,9 et 6,3. Les quelques 700 habitants en sus semblent avoir été des personnes plus jeunes, ayant moins d'enfants que les familles paysannes et artisanales de l'ancienne structure, ou aussi, comptant plus de célibataires. Ces maisons nouvelles ont été probablement plus spacieuses que les anciennes.
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