BASA

288 F. Gamba incessantes des Chypriotes à la cour de Savoie, qui ne pensaient qu'à leurs intérêts matériels. 2) Le schisme de l'antipape Félix V, l'ex-duc Amédée VIII, qui dura dix ans, du 2 juillet 1439 au 1er avril 1449, et qui finit, recon– naissant ses erreurs , par renoncer sagement à la tiare en faveur du pape légitime Nicolas V. 3) La succession orageuse du comté de Challant, les luttes ouvertes et la révolte armée contre l'autorité ducale de Catherine de Challant et de Pierre d'Introd pour maintenir la possession du comté, contre les faibles dispositions de la cour de Savoie, succession qui traîna pendant 14 années, depuis la mort du comte François survenue en 1442, jusqu'en 1456 quand le duc Louis prit enfin parti d'intervenir . 4) La difficile situation dans laquelle se trouvait l'Eglise val– dôtaine. Laissons ici la parole à Mgr Duc 7 : « Tandis que la maison noble de Challant était déchirée par des luttes intestines pour la succession du comté, l'Eglise valdôtaine gémissait dans l'oppression. L'autorité ecclésiastique était vilipen– diée, ses biens usurpés, ses sentences rejetées. Une ligue de rebelles empêchait les fidèles d'aborder les tribunaux ecclésiastiques. On en était venus à violer ouvertement 8 la transaction conclue en 1432 entre le duc de Savoie et l'évêque, touchant la juridiction des deux pouvoirs : spirituel et temporel » . ... Cependant l'esprit de rébellion contre l'autorité spirituelle continuait à souffler dans la vallée. Des paroisses, telles que Ayas, Brusson, Challant (qui étaient sous l'autorité féodale de Catherine de Challant), mais aussi Montjovet et Saint-Pierre (qui ne l'étaient pas) méconnaissaient ouvertement les arrêts du tribunal ecclésiasti– que 9 • La confusion était telle qu'en 1443 Vionin Alexini, châtelain de Montjovet enjoignait à ses administrés du mandement féodal de ~uspendre le payement des rentes par eux dues au couvent de Verrès, jadis léguées par le seigneur Iblet de Challant pour le maintien de sa chapelle funéraire dans le même couvent 10 et ce, sous des peines graves mais arbitraires. Par comble, un incident regrettable avec des voies de fait se produisit en 1448, dans l'église de Saint-Pierre, contre l'autorité ecclésiastique. (7) Mgr Duc, HEA, IV, p. 450. (8) Par le moyen du bailli et des officiers ducaux. (9) Comptes du châtelain de Montjovet Ségurand Gerbaix, 1449-50. Archives d'Etat - Sec– tions Réunies - Turin . (10) Mgr Duc, ibidem, p. 451.

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