BASA

290 F. Gamba La conduite de cette femme du côté moral, ne pouvait être plus déréglée . Elle avait eu des relations illicites avec Jean Cray, « apothicaire », et Boniface Mistral, tous les deux de Saint-Vincent, desquels elle eut des enfants naturels. Les chefs d'imputation élevés contre elle s'élevaient au nombre de 42, spécifiés en autant d'articles qu'il serait trop long d'énumérer. Les plus graves étaient ceux d'être hérétique: d'exercer la médecine et de prescrire des recettes aux malades sans connaître la science médicale; de prendre part à des réunions avec d'autres complices dans les assemblées appelées synagogues, où comparaissait le diable en personne, et se commettaient toutes sortes de méfaits; d'avoir pris part à des festins où l'on aurait mangé des enfants 12 ; d'avoir causé par ses maléfices des infirmités permanentes à plusieurs per– sonnes; et enfin, ce qui augmentait sensiblement la gravité des in– culpations, d'avoir par ses sortilèges causé la mort au curé de N. Dame du Bourg de Montjovet, Pierre Hospitis . Les imputations les plus graves, relatives aux articles de foi, et aux maléfices et sor– tilèges, avaient comme principal accusateur un hérétique lui-même, certain Pierre Proveschy. * Pour s'enquérir sur les faits relatifs aux diocèses de Tarentaise et d'Aoste, fut désigné le frère Bérard Tremesii, des Ordres mineurs, bachelier ès-droits et <lecteur (magistri) en théologie , qui se qualifiait de vice-inquisiteur « heretice pravitatis », spécialement délégué par le Saint-Siège. Pour le diocèse d'Aoste, le frère Bérard avait comme adjoint le rév. Guidon Bolliet, official et vicaire général du diocèse. Peut-être était-ce encore un des actes émanés par Félix V, tan– dis qu'il était encore en charge, qu'il recouvrit jusqu'au 1er avril 1449. Catherine de Chynal fut donc arrêtée et conduite au château de Montjovet, et écrouée dans la prison de ce château. Dépositions des témoins. Accusations de Pierre Proveschy détenu "reclusum" contre Catherine de Chynal. Le 12 juillet 1449, au château de Verrès s'est constitué Pierre Proveschy, libre de tous ses liens de détention, au devant du rév. (12) Ces faits d'anthropophagie s'ils ont réellement existé, rappelleraient les pratiques payen– nes des anciens Celtes, lesquels, selon César {De hello Gallica, VI, 16-17), auraient pratiqué

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