BASA

La sorcière de Saint-Vincent 291 frère Bérard Tremesii, de Jean de Montibus procureur de la foi, de~ chanoines de Saint-Gilles : Angelin Glaxardi et Martin de Nanto, et noble Pierre de Cornillion « alias donzel », châtelain de Verrès . . Pierre Proveschy, interrogé par le frère Bérard de dire la verité sur Catherine de Chynal, répondit: Qu'il fut 'au village de Perrière (Perreria) - Saint-Vincent - dans une «synagogue» 'tenue en ce lieu environ 19 ans auparavant (environ 1430) dans le domicile de Marquiand de Perrière, et là il vit et connut personnellement Cathe– rine de Chynal de Saint-Vincent, qu'il vit manger et boire, et préci– sément manger un pain « vocato fogachia » 13 , et là encore il vit qu'elle renia Dieu, la Vierge Marie et tous les Saints, et baiser « in postremo » un diable en forme de chat noir, « gacti nigri », auquel elle fit la révérence, et sur une croix tracée en terre, ils (elle et ses complices) y crachèrent et la foulèrent avec les pieds . Et autre chose il ne sait pas : « alterius non scit ». Ratifications. Vu son caractère instable, Pierre Proveschy fut encore interrogé plusieurs fois, pour voir s'il confirmait ses dépositions. Dans le cou– rant de juillet, à la chambre basse, sous la cuisine du château de Verrès, où il était détenu, en présence de Jean de Montibus, procu– reur de la foi, de Jean Turelli, chapelain, Pierre Proveschy, libre de ses liens sauf des fers aux pieds, ratifia encore complètement sa première déposition. Le 16 juillet, au château de Verrès, en présence du frère Bérard, du noble Pierre de Cornillion, châtelain, des chanoines Angel1ri Glaxard, et Pierre de Chyssé, curé de Montjovet 14 , Pierre Proveschy délié de tous ses liens de détention, excepté des fers aux pieds avec chaîne, confirme encore tout ce qu'il avait déposé dans son précédent témoignage. Le 3 août successif, il ratifie encore complètement ses dépo– sitions. des sacrifices humains et honoraient particulièrement la divinité ·de la Chaudière, mangeant sur– tout de la viande bouillie. Sur le vase de Gundeenstrup sont représentées trois victimes: l'homme, le boeuf et le cerf (Diz. flnciclopedico Ita!iano, UTET, sub voce Celti). · (13) En patois fogâssa, piémontais id.; ital. focaccia; fr. gâteau ou fouace. Pain farci de gras, d'oeufs et de fruits. Toutef0is ce n'était pas des enfants !... (14) Probablement commendataire.

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