BASA
La sorcière de Saint-Vincent 297 sorcière et guensseuse en même temps, pour soigner sa maladie. Ce fait dénote une disette presque absolue de médecins attitrés dans la Vallée d'Aoste à cette époque, et à la portée des personnes de moyenne condition sociale, telle que le curé de Montjovet. Ou en– core, que le médecin consulté, ayant constaté qu'il n'y avait rien à faire, l'aurait abandonné. Catherine de Chynal lui donna donc en comestion un certain ingrédient selon elle médicamenteux : onisnusty, et lui fit boire du vin après l'ingestion, ce qui, au lieu de lui faire du bien, en accéléra la mort. A propos de ce décès, il faut se rappeler la déposition de Annexie d'Issogne, qui se rendit au bourg de Montjovet rendre visiLe m curé, trois jours avant son décès. Cette visite eut lieu à la cure de Montjovet, près de l'église sur les bords de la Doire, en présence d'Humbert Verreriis, mistral de Montjovet, et autres personnes du bourg. Le curé Hospitis lui avoua qu'il se sentait mal, et d'avoir un « malum bollum ante pectore », une boule ou excroissance = boccia (en patois), une espèce de tumeur externe qui devait se ramifier à l'intérieur et devenir maligne. C'était probablement de cela qu'il s'agissait, et contre cette maladie même la médecine moderne, à cinq siècles de distance, n'y peut rien. Que pouvait-elle faire la sorcière, avec son onisnusty ? son intruglio ? Retour du curé Droca . Le curé Hospitis étant décédé, le couvent de Saint-Gilles de Verrès, duquel la paroisse de Montjovet dépendait, chargea de nou– veau l'ancien curé chanoine Droca de reprendre son ministère pasto– ral dans la paroisse dont il s'était démis en faveur du chan. Hospitis. Le chan. Droca, par discipline, accepta, et dans le cours du procès contre Catherine de Chynal intervint deux fois en qualité de témoin ecclésiastique, au château de Montjovet ou se déroulait le procès. C'est probable qu'il prolongea son ministère à la cure de Montjovet jusqu'en 1453, quand il fut remplacé par le nouveau curé Thomas Garnier. Le procès commence. Le 6 août 1449, « in castro Montisjoveti, videlicet in lobio (sic) ante coquina », eut lieu la séance préliminaire du procès . En présence d'Antoine Astesan, faisant fonction de vice-châtelain pour Symond
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