BASA

298 F.. Gamba Roffier, Nycod de Lyntyn, notable de Saint-Vincent, Mathieu de Cleyva, Marquand de Dominique de Mavilla, et Pierre Régis, « alias Rey », tous de Saint-Vincent, le frère Bérard Tremesii fit admonition (monuit) à !'imputée Catherine de Chynal, de s'apprêter à dire la vérité, d'ici quelques jours quand elle sera interrogée, et confesser ses crimes, et qu'on ne lui ferait aucun mal. Elle fut enfin remise au vice-châtelain pour être prise en con– signe, et passée à Michel de « Lovion » (Saint-Vincent ), « famuli castri » (geôlier), qui prêta serment de la bien garder et traiter. C'est à une incarcération officielle que nous assistons. Les per– sonnes présentes avaient accompagné l'accusée depuis Saint-Vincent, où elle avait été recluse dans un local provisoire, au château de Mont– jovet, à la prison officielle de la châtellenie. La présence du faisant fonction de vice-châtelain, notaire Antoine Astesan, et du mistral Ma– thieu de Cleva, le confirme. Le 18 octobre suivant, au château de Montjovet, dans la cham– bre du jadis comte François de Challant 32 , en présence de Richard Droca curé de N .-D. de Montjovet (Bourg), de Symond Roffier vice– châtelain, de Georges Taride de la Cour épiscopale d'Aoste, et de deux témoins laïques , n'ayant pu repérer d 'autres témoins ecclésias– tiques, Catherine de Chynal fut de nouveau invitée à vouloir avouer et dire la vérité, moyennant serment prêté sur les Saintes Ecritures. Mais elle refusa nettement de prêter serment. Elle fut de nouveau invitée à le faire sous peine d'excommunication et de 25 livres fortes. L'accusée répondit encore de n'avoir fait aucun mal, hormis le péché de luxure. Interrogée si elle savait le « Pater nos ter » et l' « Ave Maria », et les autres prières de foi, elle répondit que oui, et en donna des preuves en les récitant. Interrogée si elle savait d'autres bonnes oraisons, elle dit que oui, une spécialement, pour guérir l'in– flammation des plaies: « ad sanandum dou Droncloz » 33 . Cette for– mule de prière que nous transcrivons textuellement commence ainsi: « Beneyta fu ly houra que diou fu na / et sita si ly pleit ansy - en nom dou pare et dou fil et dou sent experit. Amen ». Faisant le signe de la croix trois fois de suite, et continuant. (32) « In cameram dni olim comitis Challandi ». (33) C'est l'ëndronkio, quand les plaies s'enflamment et risquent de faire infection avec des conséquences souvent mortelles. La pénicilline et la streptomycine n'avaient pas encore fait leur apparition dans le domaine de la médecine à ce temps-là.

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=