BASA
La sorcière de Saint-Vincent 299 « Nostre segniour Jhs xpi par terre allaves / trois frares bon Il lencontrancet / ou alla vous trois frares bon / . Segniour Jhs xpi amon a Olivet b affere que frare bon a quiryr herbes et flours a garir dollours et playes /. « En c vous en toma trois frares bon prennes lana de berbyns ct et ollioz de ramma e a garir ceste playes quar ensy puissent elle gari son mal et sen doullour quan r a celle de nostre pare ·Jhs xpi segniour / en nom dou pare et dou fil et dou seynt experit / ». Se signer, et après dire cinq Pater noster, en l'honneur des cinq plaies de Notre Seigneur. GLOSSES: a) aman = au mont; b ) Olivet = des oliviers (?); c) en = quand; d) berbyns = brebis ; e) ollioz de ramma = de branche, indique une huile végétale, d'arbre. A cette époque il n'y avait que l'huile de noix et celle d'amandes, qui était indiquée pour les plaies, étant plus fine et plus douce. Les autres huiles étaient inconnues; f) quan = comme 34_ Nous donnons 1c1 une interprétation sommaire de cette formule d'oraison qui présente de compréhensibles lacunes ayant été récitée par coeur par une femme illettrée, qui à son tour l'avait apprise d'une autre femme idem. Première Partie: Bénie fut l'heure où Dieu est né, etc. Seconde partie: 1. Notre Seigneur Jhs Xpi par terre allait; 2. Trois frères bons il rencontra 35 ; 3. D. Où allez-vous trois frères bons ?; 4. R. Seigneur Jhs Xpi au mont des Oliviers; 4. A quérir herbes et fleurs, à quérir douleurs et plaies; 6. En retournant, trois fères bons, prenez laine de brebis et huile de branche, à guerir cette plaie, car ainsi puisse-t-elle guérir son mal et sa douleur comme celle (34) Cette formule de prière qui présentait de réelles difficultés de transcription à cause de la graphie très courante (corsiva) de l'original remontant à la moitié du XVe siècle, et de la nature même de la formule transmise et récitée par coeur, et par conséquent décousue, par une femme illettrée, et qui donne néanmoins une idée approximative de la langue romane ou vulgaire à ce temps (1449) en usage dans la Vallée d'Aoste et les pays romands, a eu l'insigne honneur d'être mise à point entre Mgr Aimé-Pierre Frutaz, rapporteur général de la Section historique de la Sacrée Congrégation des Rites (Rome) et le prof. Léon Kern, ancien directeur des Archives fédérales suisses, et professeur émérite de paléographie, etc., à l'université de Berne (Suisse), lesquels ont aidé le modeste chercheur dans la transcription de cette formule, très difficile à comprendre. Aux deux insignes historiens, si bien méritants de l'histoire de la Vallée, et surtout à Mgr A.-P. Frutaz qui a facilité d'une manière particulière mes recherches, les plus vifs remerciements (Aoste, Bibliothèque du Grand Séminaire, 6-7 août 1963 ). Je dois ici ajouter mes remerciements à M. le chanoine Elie Junod, chancelier épiscopal, lequel pour l'extraction de la seconde partie du document a bien voulu m'accorder les plus amples facili– tations (Aoste, Archives de la chancellerie épiscopale, 20-21-22 août 1963 ). (35) Selon le prof. Léon Kern, dans les légendes des pèlerins et des vagabonds du Moyen Age il est souvent question de « trois frères bons » ou de « trois bons compagnons » (Aoste, ï août 1963).
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