BASA
302 F. Gamba duite au lieu de torture 38 et par les officiers liée avec les mains der– rière le dos, fut suspendue à la corde et on lui donna une « parva cavallata », un petit trait de corde , que nous présumons, jusqu'à preuve contraire, être de torsion. Malgré cela, elle ne voulut rien avouer, et à cause de son indisposition, et . par ses cris aigus ( sicris = (sic) = sihskio - cris perçants caractéristiques des fem– mes), on ne trouva pas convenable de continuer. Elle fut donc déliée de la corde et remise dans la prison, jusqu'à ce que un instrument de torture plus efficace ait été préparé, pour pouvoir la contraindre à dire la vérité 39 . Acte au pied de la tour du château de Montjovet, en présence du notaire Jean de Lilia. Sur l'application de la torture. Sur l'application de la torture, durant l'instruction des procès civils et ecclésiastiques, voici l'avis de Mgr Duc 40 : «Nous venons de mentionner l'instrument de la torture. C'était un moyen cruel, il est vrai, mais pratiqué dans toute l'Europe, au Moyen Age, . par les tribunaux ecclésiastiques et séculiers, afin d'arracher l'aveu au patierit et d'avoir ainsi la preuve complète du méfait, etc .. Par la grande modération que l'Eglise recommandait toujours à ses ministres, elle témoignait clairement qu'elle n'employait la torture qu'à regret, et qu'elle ne la tolérait que comme elle tolérait certains abus géné– raux qu'elle ne pouvait supprimer brusquement. Au Moyen Age l'hé– résie était considérée comme une aberration sociale, une révolte contre une loi fondamentale . de l'Etat, par conséquent digne des plus grands châtiments ». (38) Le lieu de la torture avec les instruments accessoires faisaient partie du bagage normal des prisons au Moyen Age. (39) Dans les comptes de 1450 du châtelain Symond Roffier, nous relevons effectivement la confection d'un compeditum pro mulieres, construit par Oddonin de Pierre de Nyes, forge– ron et meunier de Saint-Vincent. Cet engin de fer pesait 13 livres (environ 5 kilos et demi). On peut retenir qu'il s'agissait d'une engin pour presser les pieds, avec une pièce de fer (staffa) , légèrement arquée, pressée par deux vis actionnées avec une clé. Nous ne pouvons pas toutefois affirmer que cet instrument ait été employé dans ce procès. Ayant été nommé le défenseur de Catherine, en la personne du chanoine !'Ecuyer, la torture fut suspendue et le procès continua sur la base de productions cédulaires, d'une· part et d'autre, jusqu'à la sentence définitive. Archives d'Etat · Turin · Sections Réunies · Comptes des châtelains de Montjovet, 1449-50. (40) Mgr Duc, REA, IV, p. 511.
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