BASA

La sorcière de Saint-Vincent 303 Reprise du procès . Le 14 novembre suivant, au devant de la chapelle du château de Montjovet, par devant le frère Bérard Tremesii, en présence du vice-châtelain et de Girard Gautier, vicaire de Saint-Germain, té– moins, Catherine de Chynal fut de nouveau interrogée si elle voulait prêter serment de dire la vérité sous les peines déjà déclarées, avec l'aggravante de la confiscation de tous ses biens, champs, prés , etc .. Sur le premier, deuxième, troisième, quatrième, jusqu'au dixiè– me article inclus, elle nie. A cet instant comparut le vice-procureur de la foi, Jean Jocerand, demandant de lui appliquer encore la tor– ture: « inquisita magis torqueri ». Ce qu'ayant entendu, le frère Bérard ordonna de continuer la présente sinam ( = séance) interlo– cutoire: « debita et moderata ». Elle fut donc conduite encore au lieu des tourments ( locum tor– mentorum); là elle fut liée avec les mains derrière le dos, suspendue à la corde, et lui fut donnée « una cavallata », mais elle ne voulut rien avouer. Elle ajouta encore ces mots: « Gyà nego omnes peti– dones vestras », je nie toutes vos demandes . Elle fut encore déliée de la corde, et remise au châtelain en bonne garde jusqu'à nouveau « adventum ». Le fils de !'imputée en demande la défense . Le 24 novembre, au palais épiscopal d'Aoste, en présence du frère Robert Tremesii, des Ordres mineurs, etc., et de Guidon Bol– lieti, official du diocèse d'Aoste, comparut Pantaléon Mistral, fils naturel de Catherine de Chynal, demandant ( instantem et instantis– simus) aux deux juges de donner et garantir la défense de sa mère. Comparaît ensuite Jean de Montibus, procureur de la foi , lequel entendu la requête, propose que la défense soit accordée, moyen– nant que les dépenses du procès et de détention de ]'imputée soient soutenues et soldées par l'instant Pantaléon Mistral. Le serment fut prêté par l'instant sur les Saintes Ecritures par devant les deux con– juges, d'accomplir fidèlement ses promesses. La Cour, ayant entendu les assurances données par l'instant Pantaléon Mistral, lui accorda la défense de sa mère, avec la consigne de la copie des actes du procès, moyennant rembours des frais. Donné au palais de l'évêché, en présence des susnommés et des témoins Jacquême Pouczon, Jean Durandi, et le notaire Jean de Lilia.

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=