BASA
318 M. Hudry de la collégiale Saint-Ours de la cité d'Aoste ' ; Saint-Gilles de Ver-· rès. avait des dépendances en Tarentaise. Des évêques d'Aoste de– vinrent archevêques de Moûtiers. Sur le plan politique, toute la haute Tarentaise ainsi que le Val d'Aoste appartenait à la Maison de Savoie dès les premiers comtes 9 • L'association ecclésiastique dura jusqu'en 1802 et l'association politique jusqu'en 1860. Nous avons là les bases de tous les échanges entre le Val d'Aoste et la Savoie. Les princes, les archevêques et les évêques, passant et repassant le Petit-Saint-Bernard, ont traîné dans leur suite tout un lot d'idées et d'éléments de culture. Comment s'étonner alors des profonds liens culturels entre les deux provinces après une vie commune plus que millénaire. Les liens culturels entre les deux versants des Alpes, dont nous avons les preuves les plus anciennes, sont dans le domaine de l'ar– chitecture et de la peinture. De l'art monumental romain, les vallées alpestres occidentales n'ont conservé que quelques débris. Le Val d'Aoste a plus de chance avec les importants restes d'Augusta Prae– toria et de ponts romains. Mais à l'aube de l'âge roman, la Savoie va reconstruire les édifices religieux détruits par les incursions sar– rasinei;; Ce sont des maîtres maçons lombards, qui, remontant les vallées orientales des Alpes, construisirent des églises prieurales, des églises paroissiales, dont nous conservons peu d'exemplaires. La plus primitive et la mieux conservée est la basilique Saint– Martin d'Aime. Malgré l'absence de tout voûtement sur la nef, le type rudimentaire de ses profondes niches absidiales et l'ingratitude du matériau, la science remarquable d'une architectonique, qui jongle avec .la répartition des masses et des poussées, érige une silhouette fonctionnelle où nul rythme n'est gratuit. Les arcatures . aveugles de l'extérieur de l'abside d'Aime, celles plus décoratives que fonctionnelles à la Cathédrale de Moûtiers, les bandes lom– bardes de Moûtiers et de Saint-Jean de Maurienne sont les signes bien typiques de l'architecture lombarde, qui foisonne encore en (8) Pour les relations archevêché de Tarentaise et évêché d'Aoste, voir:. BESSON, Mé– moires pour l'histoire ecclésiastique des diocèses de Genève, Tarentaise, Aoste... (Ie édition en 1759), nouvelle édition, Moûtiers, 1871; FRÉDÉRICH RrcHERMOZ, Tarentasia christiana, Le diocèse de Tarentaise des Origines au Concordat de 1802, 1928, 462 pp. (Seul le premier tome de Tarentasia Christiana est paru). (9) Le roi de Bourgogne Rodolphe III avait donné le comté de Tarentaise .à l'arche– véque de Moûtiers en 996; mais l'archevêque n'eut pas probablement une autorité réelle sur tout le territoire et au moins depuis la fin du XIe siècle la haute Tarentaise, en amont du détroit du Siaix, appartenait au Comte de Savoie.
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