BASA
320 M. Hudry fonds plats des chevets, qui aggrandissent encore leurs dimensions. Les chevets reçurent à l'intérieur les grands appareils des re– tables des autels, où le baroque a pu déployer son exubérance dans les colonnes torses, les décrochements, la polychromie et les mul– titudes d'anges aux attitudes acrobatiques. Si les premiers retables de Tarentaise et de Savoie sont signés par le franc-comtois François Cuenot, élève probablement de maîtres fribourgeois, à partir de 1670, les autres sont !'oeuvre de Valsésiens . .Là aussi on retrouve la même collaboration entre sculpteurs et doreurs d'Outre-Alpe et artistes locaux, surtout Mauriennais et de Haute-Tarentaise. Dans la carte de la répartition des retables de Tarentaise et de Maurienne, on constate une densité extraordinaire dans les sommets des vallées proches de la ligne de partage des eaux. A mesure que l'on descend les vallées de l'Isère et de l'Arc, les retables sont moins nombreux, plus pauvres et moins exubérants dans leur décoration baroque. N'est-ce pas là surtout une des preuves les plus évidentes de la compénétration culturelle du Val d'Aoste et des hautes vallées sa– voyardes ? 11 . Si dans le domaine de l'architecture et de la sculpture des re– tables, il est souvent difficile de faire la part des artistes valdôtains et des artistes piémontais et lombards, il semble qu'à une certaine époque (XIVe et xve siècles) des peintres valdôtains aient beau– coup travaillé en Savoie. Des travaux récents ont montré les pa– rentés entre fresques conservées en Tarentaise-Savoie et Val d'Aoste. Ainsi les fresques de Vulmix et de Saint-Martin de Belleville por– tent les tours de mains d 'un peintre et de ses élèves, qui ont tra– vaillé à Issogne, à. Fénis et ailleurs dans le Val d'Aoste 12 • Déjà au XIIIe siècle, l'allure hiératique des fresques de la ba– silique Saint-Martin d'Aime indique que le peintre vient de la vallée du Pô. Que dire des miniaturistes savoyards du XVe siècle? Dans la préface du Livre d'Heures du Duc Louis de Savoie, M. Clément Gardet écrit 13 : « Il n'est pas téméraire de parler de l'exis- (11) MARIE-AGNÈS RoBBE, Les Retables de bois sculpté en Tarentaise aux ·XVII' et XVIII' siècles, Chambéry, Dardel, 1939, 130 pp. et 64 planches. RAYMOND ÜURSEL, L'art populaire baroque en Savoie, Annecy, Gardet, 1955, 21 pp. et 24 planches. (12) M. Clément Gardet et Mademoiselle Augusta Lange, travaillant séparément, sont arrivés aux mêmes conclusions. Leurs travaux vont être publiés dans les Actes du Congrès des Sociétés Savantes de la Province, septembre 1964. En 1965 va paraître La peinture rr.urale en Savoie de CLÉMENT GARDET. (13) CLÉMENT GARDET, Le Livre d'Heures , du Duc Louis de Savoie, Annecy, Gardet, 1959, 31 pp. et 45 planches.
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