BASA
Les rap ports culturels entre la Savoie et le Val d'Aoste 321 tence au XVe siècle dans le duché de Savoie d'une véritable école de peinture, dont Genève avec les Witz et Thonon avec l'atelier de Jean Bapteur ont été parmi d 'autres des foyers actifs et féconds, en étroites liaisons avec l'art de la Bourgogne, de la Provence, de l'Italie et du Haut Rhin. De cette école qui fut à cheval sur les Alpes savoyardes, la Suisse Romande, le Piémont et le. V al d'Aoste - de cette école savoyarde où l'influence française prédomine sur tous les autres courants (et qui est bien différente de l'art propre– ment piémontais des chapelles mauriennaises de Saint-Sébastien à Lans-le Villard et Saint-Antoine à Bessans) nos miniaturistes, dans leur spécialité de l'illustration des livres manuscrits, ne sont pas un des éléments les moins attachants et les moins originaux ». Dans le domaine artistique, on pourrait encore citer d'autres exemples. Ainsi Maître Jean Vionin de Samoëns qui sculpta les stalles de la Cathédrale d'Aoste. Mais ce qui a été cité, démontre assez que la Savoie et le Val d'Aoste ont été les points de conver– gence des influences françaises, flamandes, provençales et italiennes. Les cols alpins ont canalisé ces influences et elles se sont affrontées en Val d'Aoste et en Savoie. Rien n'est plus significatif dans cet ordre de constatations que le règne d'Amédée VIII. Il avait voulu créer un grand Etat à cheval sur les Alpes, Etat original tampon entre le royaume de France et les Etats Italiens. Par le politique, il était arrivé à créer une sorte ·de civilisation savoyarde, qui dans le domaine des Arts avait produit des oeuvres originales, amalgames d'inspirations venues de foyers culturels importants dans les basses vallées des fleuves, qui en remontèrent le courant. Cette civilisation savoyarde dura plus longtemps que le Grand Etat créé par Amé– dée VIII qui s'émietta assez vite sous ses descendants . Mais les liens culturels savoyards-valdôtains les plus forts sont ceux de la langue . Les patois valdôtains et savoyards sont du do– maine du franco-provençal. Avant la pénétration dans ces patois de tournures et mots français (côté ouest des Alpes) et tournures et mots italiens (côté est ,des Alpes), il était très facile à un savoyard de se faire comprendre en Val d'Aoste. Actuellement les patois dis– paraissent progressivement soit en appauvrissant leur vocabulaire, soit en disparaissant du langage des vallées alpestres. Cependant la parenté linguistique entre la Savoie et le Val d'Aoste gardera des témoins: noms de lieux, noms de personnes. Un simple parcours dans les vallées de l'Isère et de l'Aré permet de rencon~rer des .noms de
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