BASA
Dans une étude que nous avons publiée, il y a quelques années, sur la crise des institutions valdôtaines au XVIIIe siècle et sur le rôle que J .-B. de Tillier avait joué dans ces contingences, sous le double aspect d'homme politique et d'historien 1, nous nous étions plu à faire ressortir les limites de son oeuvre et à en définir les éléments qui nous paraissaient caducs et décidément surannés. Nous avions cru reconnaître ces éléments dans la « forma mentis » franchement conservatrice de cet impénitent « laudator temporis acti » et dans sa défense opiniâtre de structures féodales désormais révolues. On avait néanmoins souligné la validité objecti– ve, voire l'universalité de sa conception idéale de la Patrie valdô– taine, ainsi que la valeur fondamentale de « l'impostazione » histo– riographique de Tillier, encore qu'elle soit, dans les détails , dis– cutable . Comme nous l'avons fait remarquer ailleurs 2 , il paraît que le grand effort accompli par Tillier dans le domaine de l'histoire val– dôtaine, ait presque épuisé chez nous la veine des études historiques ; de fait la période 1750-1840 marque, pour l'historiographie locale, une époque de nette décadence. C'est que la virulence et la complexité des crises politiques qui ont déterminé une désorientation générale des esprits, n'ont point permis aux rares historiens de ce temps une mise au point sereine et responsable des problèmes fondamentaux qui s'agitaient au sein de la société valdôtaine. Parmi ces problèmes, celui de la survivance de l'Etat particulier et de la personnalité collective locale demeurait essentiel ; mais pendant la deuxième moitié du XVIIIe siècle, cet idéal semblait subir une éclipse . En effet, la théorie si chère à Tillier, relative au (1) L. CoLLIARD, G. B. de T illier e la crisi delle istituzioni valdostane nel « 700 », To· rino 1961. (2 ) L. CoLLIARD, Profil historique de la culture valdôtaine, Aoste 1961.
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