BASA

XVI Académie Saint-Anselme Plus tard Mgr Berruti eut à dénoncer au Saint-Siège un perturbateur de la juridiction ecclésiastique. C'était le citoyen d'Aoste Pierre Charva qui trigaudait sournoisement auprès des juges séculiers pour qu 'ils pour– suivissent les laïques qui s'avisaient d'intenter les causes à la Cour de l'Official. Le cardinal de Saint-Pierre-aux-Liens Léonard, après avoir examiné attentivement la grave dénonciation formulée par l'évêque d'Aos– te, fit afficher aux portes des cathédrales d'Aoste et d'Ivrée des lettres monitoires mandant Pierre Charva à la Cour romaine. Celui-ci, paraît-il, ne comparut pas et l'on n'eut pas d'issue du procès, on s'arrêta là. Mgr Berruti, même loin du diocèse, ne transigeait pas sur les droits de chef de l'église diocésaine. Le 27 septembre 1517 le nouvel évêque fit son entrée dans son diocèse d'Aoste et jura devant le maître-autel d'observer les statuts et les coutumes de l'Eglise valdôtaine. Cette même année mourut à Rome le professeur Gérard Bellati de La-Thuile ; il enseignait les arts libéraux, c'est-à-dire la grammaire, les humanités et la philosophie. Cet ecclésiastique très méritant institua le chant de l'Inviolata dans notre cathédrale; on l'y entendait tous les soirs après les Complies, les jours de l'Octave de !'Assomption. De nos jours ce chant a cessé. Le 3 juillet 1518, la foudre tomba sur le clocher méridional de la cathédrale. Elle détruisit trois cloches, pénétra dans la pièce des archives capitulaires et brûla bien des documents précieux. En cette année 1518 on agrandit et embellit la cathédrale, telle que nous la voyons aujourd 'hui. Les trois nefs furent prolongées, un parvis y fut ajouté. Le portail à colonnes corinthiennes fut surchargé de figures en relief barbouillées de couleurs tranchantes et représentant les douze apôtres en extase devant la Vierge transportée au ciel par les anges. Ces sculptures certes ne sont pas des chefs-d'oeuvre artistiques. Cette oeuvre, d'après l'opinion de Mgr Duc; fut payée par le chan . Jean Gonbandel, maître de la fabrique. A cette époque on ne manquait pas de célébrer le Carmentran. Même les chanoines ne dédaignaient pas d'y prendre part. Ainsi l'on rapporte que le chan. Louis d'Azeglio reçut pour le Carnaval un fromage, un lièvre, une marmotte et dix écus. Il y avait de quoi faire bombance. De leur côté, le père et la mère du chan. d'Azeglio lui font cadeau d'un panier de poissons. Cela se passait en l'an 1518. Mgr Berruti était souvent absent, mais pour les besoins du diocèse. Le 28 janvier 1519, il était à Moncalier d'où il écrivait à son chapitre pour l'informer qu'il avait fait une visite au duc pour se plaindre des entraves incessantes qu'on opposait à l'exercice de sa juridiction. Le duc l'autorisa de poursuivre impitoyablement les perturbateurs. Etant à Flo– rence, notre prélat était parfois invité à assister à des drames; c'était la mode. Les seigneurs, y compris les Challant et nos princes, n'accordaient pas gratuitement des bienfaits à leurs sujets. Leur devise était: donnant

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