BASA

XX Académie Saint-Anselme d'une plaque commémorative de la millénaire existence du Collège Saint-Béning. Cette plaque pl:>cée sur le mur occidental du vieil édifice porte l'inscription composée par M. le prof. Robert Berton. Après le discours tenu dans la salle habituelle des séances, le dimanche 20 juin, à 11 heures, nous nous rendîmes en corps près du Collège pour assister à la découverte de la plaque. Voici la teneur du discours que nous avons prononcé. * Monsieur le Président de la Junte régionale, Messieurs les Assesseurs et les Collègues de l'Académie, M. le prof. Robert Berton, inspecteur des Antiquités, a évoqué en quelques phrases lapidaires les fastes de cet Institut millénaire, jadis Monastère de Saint-Béning, ensuite Collège ducal, Collège royal: « Le Collège de Saint-Béning, dit l'inscription, fut le berceau intellectuel de la plupart des Valdôtains qui ont laissé des traces durables dans !'Histoire du Pays d'Aoste. Ce monument moyenâgeux aux lignes sombres et harmo– nieuses, auréolé de prestige, fut l'un des plus anciens établissements d'ins– truction classique des Etats de Savoie. Il compta parfois 300 élèves. Ce legs moral des aïeux est austèrement transmis aux générations d'aujourd'hui qui vont recevoir des possibilités de progrès spirituel et moral aussi grandes que jamais ». Excellent le dessein conçu par M. Berton et par les autorités régionales de perpétuer dans la pérennité du bronze pour les générations présentes et futures les glorieux souvenirs de cet ancien monastère qui fut érigé en Collège par bulle de Clément VIII en 1597. Ce fut à eux bien avisé, dirait La Fontaine, car ces sortes d'inscriptions gravées dans le bronze serviront à sauver au moins quelques vestiges de la cité romaine et moyenâgeuse. Chaque jour on brise quelques lettres du grand livre de la Tradition. Tous les genres de profanation, de dégradation et de ruine menacent à la fois le peu qui nous reste de ces admirables monuments non seulement de la capitale du monde mais du Moyen Age, où s'est imprimée la vieille gloire valdôtaine, et auxquels s'incrustent à la fois notre ancien patriotisme régional et la tradition du peuple intramontain. Cette épigraphe, conçue par M. Berton, va nous reporter vers le séjour de tant de souvenirs, vers cette enceinte intellectuelle maintenant démolie où se sont écoulés les beaux jours de notre adolescence et de notre jeu– nesse et dans laquelle tant de générations illustres ont passé. Ce Collège, a-t-on dit, est célèbre par son origine, par les ordres religieux qui l'ont régi, par son rayonnement intellectuel, par l'éclat de son enseignement. Ce n'est pas céder à un esprit de dénigrement systématique que de dire que les gouvernements séculiers n'eurent aucune cure, jusqu'au XVIIIe siècle, de l'instruction publique. Jusqu 'en 1900, par ex. , les écoles de la

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