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Les études historiques portant sur l'époque de la Révolution et de l'Empire en Vallée d'Aoste ne manquent pas. Elles vont de l'ouvrage très connu de l'abbé Ferdinand Fenoil, La Terreur sur les Alpes 1 , aux (1) Cet ouvrage eut deux éditions. La première parut à Florence en 1874, Imprimerie de !'Association, après avoir été publiée en feuilleton dans le Journal de Florence (à Florence et chez la même imprimerie parut également, à la même époque, la biographie due à l'onclt de Ferdinand Fenoil, le chan. EMMANUEL FENOJL , sur Un père du concile de Trente: le cardi– nal Bobba) . La deuxième édition de La Terreur sur les Alpes, «revue et considérablement augmentée», à l'aide notamment de la Relation de ]'archiprêtre François-Joseph Frutaz, dont il sera parlé tout à l'heure, parut à Aoste, chez l'imprimeur Edouard Duc, en 1887. La première édition du livre de Ferdinand Fenoil fut encouragée par l'anglais H. Budden, pionnier de !'alpinisme et animateur du mouvement touristique en Vallée d'Aoste, ainsi que par l'avocat Jean-Baptiste Gal. Quelques lettres de H. Budden à Ferdinand Fenoil, conservées à l'Académie Saint-Anselme, donnent des renseignements précieux sur les démarches qui précé– dèrent la publication de La Terreur sur les Alpes. Dans sa première lettre (26 sept. 1873) Budden encourag;e l'abbé Fenoil à prêter sa collaboration à la presse touristique: «Je vous expédie trois numéros du journal Le Touriste qui peuvent vous servir de style en cas que vous vous décidiez d'écrire quelque chose, et en même temps je tenais à vous répéter encore en ma qualité d'étranger mes plus sincères remerciements pour l'accueil cordial que vous m'avez fait et la bonté avec laquelle vous écoutez mes propositions ». Ferdinand Fenoil proposa d'envoyer le manuscrit de son ouvrage sur l'époque de la Révolution française. Budden lui écrivit, sous la date du 15 nov. 1873: «J'attends votre écrit Un épisode de la Terreur sur les Alpes, .et je ne doute nullement qu'il sera accepté dans les colonnes du Touriste; mais il faudrait bien vous garder de faire des appréciations religieuses ou de parties politiques, en vous permettant seulement de raconter les faits historiques et les événements arrivés à cette époque à La-Thuile. Je crois que ce sujet sera très intéressant et il attirera beaucoup de touristes intelligents dans le pays». Voici maintenant le rapport de Budden sur l'accueil fait au manuscrit de Fenoil par les rédacteurs du journal Le Touriste (lettre du 25 nov . 1873): «Après avoir lu attenti– vement le fragment de votre manuscrit La Terreur sur les Alpes, je l'ai montré au rédacteur du Touriste: il le trouve bien écrit, mais il ne peut pas l'insérer sans que vous lui donniez la permission de modifier quelques passages à l'égard de la première Révolution française, car il dit avec bien de raison: "Mon journal allant en France, de pareilles appréciations, quoique très justes, blesseraient des susceptibilités et il faudrait entamer des polémiques, ce que je ne veux point faire". Si vous acceptez les propositions du rédacteur du Touriste, je me chargerai moi-même de modifier ces passages sans ôter du tout de l'intérêt à l'histoire ». Ferdinand Fenoil ne dut pas être trop d'accord sur les modifications qu'on proposait de faire à son texte. C'est alors qu'intervient l'avocat Jean-Baptiste Gal, pour convaincre son compa– triote de la nécessité de nuancer certaines expressions (lettre de Budden à Fenoil, 4 févr. 1874): «Je regrette que les travaux qui s'accumulent autour de moi m'ont empêché c\e vous répondre de la manière que j'aurais voulu à vos questions à l'égard de vos articles La T erreur sur les Alpes. Monsieur Chiari, le directeur du journal Le Touriste, acceptera volontiers cet écrit pour le publier à condition que je change certains passages qui pourraient froisser les suscepti– bilités à quelques lecteurs étrangers, surtout des Français. J.e me suis permis de soumettre vos articles à mon excellent ami monsieur Gal et il est de mon avis, que quelques expressions doivent être modifiées pour ne pas susciter de la polémique. Avec votre permission donc je copierai vos articles en faisant quelques légères modifications aux expressions à l'égard de la révolution française de lï93. Mais je crains que leur publication ne pourra guère avoir lieu que vers la moitié du mois prochain, à eau"" des articles sur les Monrngnes Karpathes; mais soyez bien persuadé que je ferai de mon mieux de les faire publier le plus tôt possible.