BASA

188 A. Zanotto 1. La "Relation " de l'archiprêtre Frutaz François-Joseph Frutaz naquit le 1er février 1758 à Aoste, paroisse de Saint-Laurent, où son père, originaire de Torgnon, s'était établi 14 • Il fit ses études au collège d'Aoste, « avec beaucoup de distinction » 15 , paraît-il, sous les Barnabites. Il fut ordonné prêtre le 23 décembre 1780. Nommé recteur de la chapelle de Saint-Michel à la Collégiale en 1785 et en même temps , aumônier des prisons, il alla , en 1792, remplir les fonctions de vicaire à Gignod. Après avoir assisté, avec dévouement, le curé Monterin atteint d'une grave maladie, il lui succéda, à la tête de la paroisse, le 25 juillet 1794. Il fut nommé archiprêtre en 1789 et successivement, en 1805, vicaire forain de la vallée du Grand Saint-Ber– nard. Il exerça son ministère à Gignod jusqu'en 1820, date de ses démis– sions. Il alla passer les cinq dernières années de sa vie au couvent de Verrès, accueilli par son frère Pierre-François, prévôt de la communauté, et il y fut chargé de l'enseignement de la théologie. Il mourut le 31 octobre 1825 à Châtillon où il s'était rendu passer quelques jours chez un parent. Il avait soixante-sept ans . Le souvenir de cet ecclésiastique est resté bien vivant. Ses biogra– phes, qui furent tous des prêtres , ont notamment mis en évidence ses qualités sacerdotales , vraiment dignes de remarque. Mais !'archiprêtre Frutaz eut aussi d'autres mérites . Il a été dit récemment qu'il « est juste– ment considéré le prototype et le modèle de ces nombreux curés de montagne, cultivés, chercheurs infatigables et consciencieux, doublés parfois d'une fine verve littéraire, qui, pendant les longues veillées de l'hiver, solitaires dans leur "peillo" se prirent à ourdir, durant tout le XIX' siècle et une bonne partie du XX°, les fils de l'histoire religieuse, civile et culturelle du pays » 16 • Ce curé de montagne fut , je l'ai déjà dit , pendant cinq ans profes– seur de théologie au couvent de Verrès . En 1818 il s'était rendu avec fréquence à Roisan pour donner des leçons de dogme à quelques sémina– ristes qui demeuraient auprès de la cure locale, le Grand Séminaire d'Aoste ayant été supprimé, de même que le diocèse , par les autorités napoléoniennes 17 . Il est également l'auteur d'un Traité de la dévotion (14) Sur François-Joseph Frutaz, cf. P.-E. Duc, Le clergé d'Aoste au XVII T' siècle, Turin 1881 , p. 68; F .-G. FRUTAZ, La paroisse de Gignod, Aoste 1897, pp. 39-43; S. VESAN, Torgnon. Recherches historiques, Aoste 1924, pp. 81-82; R. VESAN, L'archiprêtre de Gig11od François– Joseph Frutaz (1758-1825), dans: « Soc. acad ... . vingt-quatrième bulleti n », Aoste 1937, pp. 53-88; L. COLLIARD, La culture valdôtaine à travers les siècles, I, Aoste 196.5, pp. 169-170. (15) F.-G. FRUTAZ, La paroisse de Gignod cit., p. 39. (16) L . CoLLIARD, lac. cit. (17) J .-M. H ENRY, op. cit., p. 256.

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