BASA
198 A. Zanotto de s'armer contre les séditieux pour b defense de l'Etat et la sureté publique. Ce qui donna lieu à former des corps de milice non seulement dans les villes, mais meme dans toutes les paroisses qui garderent exactement tous les ports et formoient des corps de patrouiJle pour obvier aux demarches secretes des seditieux, et leur inspirer la teneur. Ces ennemis seditieux de l'Etat, non contents de remuer sourdement la tranquillité du royaume, suscitoient encore des agioteurs et des monopoleurs qui accaparaient tous les grains avant la recolte. Pour obvier à ce malheur qui aurait fixé un prix excessif aux damées de premiere classe, le roi Charles-Emmanuel donna un édit datté du 15 juin 1798, portant nullité de contract pour les accaparements et peine corporelle contre les contrevenants avec perte de la grenaglie accaparée. Le roi ne se fixa pas à cette sollicitude pour empecher qu'on accablat son peuple, il donna encore une loix dattée du 14 aoust 1798 pour obliger incessament tous les particuliers qui etoient soumis à l'imposition de la cavalcade, de la quarte, de la sexte des biens et la huitieme des cens, des rentes constituées, exceptés les évechés et les cures, de payer dans vingt jours dez la datte du present édit, sous peine de payer le double, les arrerages et les sommes en– tieres portées par la meme loi. Le 13 octobre de la meme année il donna encore un edit pour la vente des biens ecclesiastiques deja hypotequés par l'édit du 22 juillet 1797, pour la concurrence de septante millions à l'exclusion des églises, presbiteres et les biens des évechés et des cures. Cette vente fut suivie de celle des maisons , droits et revenus du patrimoine royal, par mani– feste de la chambre des comtes en datte du 3 novembre 1798. La severité des loix, la diligence du gouvernement à veiller sur les mal– intentionnés ne suspendit pas le cours des evenements facheux qui preparoient la chute du throne du roi Charles. L'execution du chevalier St-Amour et celle de Meismier qui avoient livrés aux Français Nice et le col de Tende, ne deconcerta point les séditieux qui meditoient deja du vivan t du roi Victor– Amé, sous lequel on avoit fait ces executions, la perte du royaume. Sur ces entrefaites les Français qui etoient maitres du Milanez l'erigerent en republique qu'ils nommerent Cisalpine, et y annexerent la province de Novare, et pour mieux couvrir leur dessein sur le Piemont le general en chef de l'armée d'Italie Brune, sous de specieux prétextes fit demander le ministre plenipotentiaire du roi Charles Emmanuel à Milan, le chevalier Borghese, pour faire parvenir à la cour de Sardaigne les demandes suivantes: 1° liberté aux insurgés detenus; 2° approvisionement de la citadelle de Turin pour deux mois et retablissement des munitions et autres objets necessaires qui en ont été extraits avant l'entrée des troupes françaises et dont la priva– tion compromet la sureté du dépot; 3° licentiement des milices et autres corps qui excedent l'etat de paix ordinaire; 4° rappel du comte Solar, com– mandant pour sa Majesté sarde à Alexandrie. La cour sentit vivement tout l'effet de ces demandes, mais pour ne pas irriter une puissance d'où depen– doit son existence politique et surtout dans la crise des choses, elle accorda au general tout ce qu 'il demandoit. Et c'est ce qui prepara le coup fatal du dethronement. Les Français entrerent èonc à la citadelle de Turin qui avoit été approvisionnée, et loin de la rendre dans les deux mois selon leur promesse, ils la garderent jusqu'à l'époque de la demission du roi, malgré les instantes sollicitations qu'il fit pour savoir l'effet de leur refus. De là dans le courant de novembre en 1798 ils s'emparerent, sans donner aucun motif,
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