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Témoignages et documents 203 tous les tableaux, livres, manuscrits , statues et au tres objets les plus precieux et les plus rares pour etre transportés à Paris à la dispos ition du Directoire. Ce qui fut executé sur le champs. Rien n'égal::it l'avidité du general français . Suivant les ordres du Directoire, on enlevat et des eglises et des palais de Rome les plus precieux monuments de l'antiquité :rntant en fait de sculpture que de peinture. Les statues et tableaux sacrés furent melés avec les profanes et transportés à Paris dans un museum. Les vues politiques et injustes du Directoire ne se restreignirent pas à cette usurpation. La Republique romaine à peine fut-elle organisée au gré des ennemis du pouvoir papal, que tandis que l'armée française, dont quelques parties etoient restées à Rome pour la sureté de la nouvelle organisation, se rendaient du coté de Naples pour dethroner le roi qui se retirat en Sicile, et qui eut le malheur de voir ses Etats erigés en republique, comme le roi de Sardaigne, les malveillans susciterent une sedition dans Rome, au point que par l'assassinat d'un general français on jettat toute la faute sur le pape et on proceda à son arrestation. Il fut donc conduit à Sienne avec un si petit convoi qu'il representoit bien et l'innocence de la cause et l'injuste et cruelle demarche des Français. Et ce fut le 20 fevrier 1798 que le pape sortit de Rome, et le 8 mars suivant on mit en arrestation les cardinaux Doria, Ro– verella, Della Somaglia, Antonelli, Borgia, Livizzani et Carandini, avec les prelats Crivelli, Giustiniani, Vergani, Altieri et Sperandini. L'archeveque de Ferrare, le cardinal Mathei, fut aussi exilé et depossedé de son archeveché pour avoir refusé le serment prescrit par les loix de la Republique Cisalpine. Depuis le 15 fevrier 1798 que la Republique romaine fut erigée, on ne vit dans cette capitale que pillages, assassinats, violement et sacrileges; il sem– blait qu'à la sortie du pape tous les crimes y etoient entrés en foule , tant était grande l'influence de cette pretendue liberté que promettait le nouveau sisteme. Cependant les Romains se ressentirent bientot de la perte de leur maitre legi– time qui ne put sejourner à Sienne que jusqu'au vingt mars de la meme année, à cause d'un grand tremblement de terre qui desolat une partie de la ville, de sorte qu'il partit le meme jour pour Parme accompagné des prelats Spina et Carracioli et l'ex-jesuite Marotti qui etoit son confesseur et le cardinal Lorenzani. Son sejour ne fut pas de durée dans cette derniere ville. Par un nouveau arreté du Directoire de Paris qui se flattait de disposer à son gré du dernier pape, il fut conduit sous une escorte française de cette ville à Milan, de Milan à Turin où il logea à la citadelle, et le landemain on le fit partir pour Briançon où il sejourna quelques temps. De là il passa à Dijon, ensuite à Valence où il mourut le 29 aoust 1799 agé de 83 ans, après vingtquatre ans et 6 mois de pontificat, victime de la haine des Français contre la religion, victime de son zele et de son desinteressement. A l'epoque de la mort de Pie VI, tout paraissait annoncer la destruction de la religion par la chute du throne pontifical et par les difficultés de reunir le Sacré College qui etoit dispersé à cause de la persecution que lui suscitaient les partisans du nouveau sisteme. Neammoins , comme Dieu veille toujours sur son Eglise, et que les efforts de l'enfer ne sauraient prévaloir contre elle, le Sacré Collège s'assembla à Venise qui etoit tombé sous la puissance de l'em– pereur des Romains François second actuellement regnant par cession des Fran– çais qui s'en etoient emparés à leur entrée en Italie, et ce fut le 14 mars 1800 dans l'eglise de Saint-George où l'on elut le cardinal Chiaromonte eveque d'lmola, qui prit le nom de Pie VII. De maniere que contre toute attente

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