BASA

204 A. Zanotto et sans la moindre oppos1t1on on remplit le throne pontifical dans l'espace de. presque six mois de vacance. Cette election fut du gout du premier Consul de la Republique française Buonaparte qui, après son retour d'Egipte, avoir été élevé à cette place après l'extinction du Directoire de Paris. Il composa meme avec le nouveau pape de sorte que celui-ci fut reintegré dans le patrimoine de Saint-Pierre avec la reunion de ses deux puissances. Le nouvel ordre des choses dans l'Etat du Piemont n'avoir créés que des malheureux. Ceux qui s'etoient d'abord devoués au patriotisme ne se ressen– tirent que dans la chaleur des commencements de la republique des generosités du gouvernement. Il n'avoit pas assez de place et distinction pour contenter tous ceux qui avoient été ses agents. Le zele se rallentit et les murmures éclat– terent. Les mécontents et les malheureux se liguerent. Il se forma secrettement des conjurations. On en vint à une expedition soutenue par l'approche des armées russes et autrichiennes qui, liguées ensemble, avoient deja remportées de signalées victoires dans l'Italie. Une grande partie de l'armée française avoir été defaite à Veronne et à Menthoue, et ne pouvant plus tenir contre les exploits de l'armée des confederés, elle prit le parti de se replier sur le Pie– mont. Dans cette circonstance, comme la citadelle de Turin etoit occupée par les Français, aussi bien que les forts de Coni, d'Alexandrie, l'armée austro-russe les y assiegeat et s'en empara dans peu de temps, ce qui favorisa la contrerevo– lution qui avoit deja eclaté dans le Piemont au bruit des succès des Autrichiens et des Russes. Ce qui enhardit les paisans à s'elever en masse afin de favoriser les armées triomphantes des alliés. Aussi aussitot que la citadelle de Turin fut prise par les Allemands et les Russes et que du coté d'Yvrée defiloient des com– pagnies de secours, les paisans d'une paroisse appellée Champorcher descen· dirent pour s'emparer du fort de Bard, soutenus par ceux du bas pays et quelques Piemontais. A cette nouvelle on sonna le tocsin dans toutes les paroisses pour animer le peuple à la poursuite des jacobins et renverser l'arbre de liberté, ce qui s'exécuta avec tant d'ardeur que le sept du mois de mai 1799 une armée de près de six milles paysans monterent à la cité d'Aoste, ayant à leur tete un certain chevailler J ailler savoyard, et pourvirent incontinent à l' arestation de tous ceux qui etoient reputés pour jacobins, de façon qu'on saisit un grand nombre de personnes qu'on conduisit à Yvrée à la tour rouge, et l'on substitua à l'arbre de liberté une grande croix que l'eveque Solar benit, et que l'on alla placer devant le palais du gouvernement. Le 9 du meme mois arriva a la cité d'Aoste une compagnie autrichienne qui se divisa incontinent pour s'emparer des deux passages du St-Bernard. Elle fut fortifiée par un grand nombre de paysans qui se joignirent volontai– rement à elle, et au son du tocsin que l'on sonna dans toutes les paroisses il se forma d'abord des compagnies de milices armées qui allerent s'emparer des sommités de Menoue et Barasson du coté du Grand St-Bernard, et du coté du Petit St-Bernard on se limita à La-Thuille. Ensuite il survint plusieurs regiments autrichiens qui se disperserent dans la vallée depuis La-Tuille jus– qu'à Yvrée, et depuis le bourg de St-Rhemy jusqu'à la cité, tandis que l'armée autrichienne et les Russes achevaient de chasser les François du Piemont qui fut évacué dans le courant du mois de mai 1799 où le general en chef Suva– rouwkymniski, feldmarechal de l'empereur de toutes les Russies, transporta son quartier general de Voghere à Turin où il établit un gouverneur au nom

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