BASA
210 A . Zanotto deux substitués l'année suivante par un religieux de Verres nommé Abram, et un seculier nommé Coccoz qui furent ensuite changés 39 . D'abord, après le depart des Barnabites et l'organisation du college, l'ad– ministrateur des domaines nationaux ne fit qu'attendre la reddition de l'inven– taire que le prevot des Barnabites et le procureur du couvent devoient rendre à la municipalité de la ville, qu 'il declara les biens du college biens natio– naux et soumis à sa regence, malgré l'opposition bien raisonnée et motivée que le zelé maire de la ville Mr. Revillod forma pour empecher cette usur– pation, attendu que les susdits biens appartenoient à la province et ne devoient point etre considerés comme nationaux, vu qu 'ils avoient été donnés pour les études. On ne fit cependant pas un certain cas de cette opposition, quoi– qu'accueillie par l'administrateur general, tant il y avoit a la cité des person– nes a qui ces biens excitoient une vive concupiscence, et tel etoit pour lors l'acharnement de nos patriotes egoïstes 40 • Cette epoque du college qui laissa en trevoir la marche que l'on alloit commencer pour les maisons religieuses, fut suivie d'un acte qui ne repre– sente pas un respect religieux pour la maison de Dieu, encore moins pour les ministres sacrés. On avoit fait travailler un drapeau tricolor à l'époque de l'organisation de la garde nationale, et on profita du temps que l'on prechoit dans l'eglise cathedrale pour y en trer tambour battant à dessein de le faire benir par l'eveque Solar qui fut constraint de faire descendre le predicateur capucin qui n'etoit qu'à la moitié de son sermon, et devoir monter à sa place un chanoine de la cathedrale fesant les fonctions de vicaire amovible, qui fit un discours sur la benediction du drapeau que l'eveque benit ensuite. Cela arriva le ze dimanche des Avents , jour 7 du mois de decembre. Ensuite, injurieuses pour ses ministres, et que j'opinais même pour faire enseigner des principes contraires à sa sainte doctrine. « Quelque coupable qu'ait été, cette production dont je n'ai distribué qu'un petit nombre d'exemplaires et brûlé tous ceux qui me restaient dès l'époque où elle a paru, il ne. me souvient pas d'y avoir donné dans d'autres écarts, mais, si par malheur, j'y avais encore jetté quelques idées contraires à la saine morale, je rétracte, je condamne le tout; et, soit pour ce funeste écrit, soit pour les prévarications dont je me suis auparavant accusé moi-même, et pour les autres que la mémoire peut-être ne me rappelerait pas, j'ai commencé et je continuerai de me livrer à la pénitence pour toute ma vie; je ne pense pas même seulement à .montrer une conduite qui manifeste la sincérité de mon repentir, et qui tende à compenser tout le mal que j'ai fait; je suis résolu de me soumettre humblement et cordialement aux réparations particu– lières et aux expiations que mes Supérieurs jugeront convenables. «C'est dans ces sentimens que j'espère obtenir grace devant Dieu et sa sainte Eglise, comme je les en supplie; je prie en mêrne-tems tous ceux, à qui j'ai pu nuire par mes égaremcns, de me pardonner, et de prier eux-mêmes pour moi ; bien persuadés que désormais je tacherai de les édifier, et, si je le puis, de leur être utile autant que j'ai eu le malheur de leur causer de la peine et de leur être un sujet de scandale». (Archives de la bibliothèque du Grand Séminaire, fonds Archives propres de Mgr Duc). Le père Favre mourut le 22 février 1822, « d'un coup d'apoplexie dont il fut frappé sur la chaire de St-Ours à la fin de l'exorde de son discours qu'il avait commencé par ces paroles. "Nos in&ensati vitam illorum aestimabamus insaniam" » (note autographe du prieur Gal sur l'exemplaire susdit de la Rétractation du p. Favre). Sur le p. Favre, cf. aussi: P. FÉLIX, Les Enfants de saint François au Val d'Aoste 1. Les Cordeliers, Aoste 1957, pp. 68, 106-108, 116-117. (39) Sur les pères Balthazard Frassy (1744-1806), Joseph-Hyacinthe Gu ichardaz (1762- 1833), Candide Piotaz (né en 1763), et le chan. Jean-Antoine Abram (1769-1823} cf. P .-E. Duc, Le Clergé d'Aoste du XVIII' siècle cit., s. v. respectives. (40) Cette attitude du maire Révillod a été mise en évidence par nos auteurs ecclésiasti– ques, et l'a fait passer pour «un magistrat à l'esprit intelligent, au caractère droit et ferme» . Cf. J. LAURENT, op. cit., pp. 73-74; J.-A. Duc, Histoire cit., IX, p. 215.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=