BASA
216 A. Zanotto pas moins de la penurie des secours qu'il avoir eu jusqu 'alors à sa disposition, et en vieillissant plutot par l'accablement que par l'age, il laissoit beaucoup de communes dans la triste penurie des secours spirituels, par raison de la rareté et disette des sujets que le malheur des temps avoit detourné des étude~ et de la pretrise. Ce qui pouvait annoncer pour l'avenir soit un grand dégout pour cet état, soit de plus grandes difficultés pour y parvenir, tant à cause de l'abjection où l'on avoit jetté le clergé par les calomnies atroces dont on l'avoir chargé, soit par les rentes dont on l'avait spolié, soit enfin par les entraves que l'on avoit jettées pour empecher d'y arriver. En effet l'on ne tarda pas à voir diminuer le nombre des ecclesiastiques, tant par rapport à la dissolution des moeurs que par la dure et affligeante loix de la conscription qui prenoit toutes les années tout ce qui pouvoir etre en état de porter les armes. Et c'etoit à l'age de 19 à vingt ans qu'elle obligeait les maires de chaque commune à en dresser un tableau exact pour la levée de tout ce qui étoit capable; à cette epoque on comprit le motif de s'emparer de tous les livres des registres que les curés dressaient dans chaque paroisse, afin qu 'il n'en echappat aucun à cette loix qu'on a justement appellée la loix desastreuse de la jeunesse. Et si les eveques n'eussent pas representé que par un effet de cette loi l'etat ecclesiastique seroit immanquablement tombé, il est certain que dans quelques années la religion etoit abolie par defaut de ministres, ce qui sans doute favorisoit les desseins des clubistes. Mais Napoleon qui craignait que ses sujets n'eussent arboré l'etendard de la rebellion par la defection de la religion catholique, accorda à chaque éveque un certain nombre de sujets dont ils dresserent chaque année le tableau pour l'envoyer à son ministre des cultes pour obtenir l'exemption d'un certain nombre qui etoit cependant mesuré pour la taille avec cette expresse condition que si à l'age de 26 ans ils n'etoient pas liés irrevocablement pour l'etat ecclesiastique, ils partiroient les premiers. Et l'on a observé que dans plusieurs tirages des conscriptions , on rappelloit meme ceux qui avoicnt été admis sur le tableau des exempts et approuvés. Il a fallu à cette epoquc toute la fermeté de l'eveque d'Yvrée pour empecher l'execution de ce rappel. · Il n'est pas bien difficile d'entrevoir les suites de ces menées sourdes. La religion etoit trop odieuse pour lui laisser encore des bras pour la soutenir. Et l'on peut assurer à la posterité que si le Seigneur n'eut protegé son peuple, dans peu de temps l'Eglise aurait été sans ministres . Les jeunes gens pour leur moralité dans le cours de ces années sembloient annoncer un gout decisif pour la liberté. En effet depuis que par cause de la guerre intentée par la France contre le roi de Sardaigne on fut obligé de lever la jeunesse pour garder les ports avancés, la dépravation des quartiers alienna tellement leur coeur de la religion et leur inspira un tel gout du libertinage que l'on s'est apperçu incontinent de l'influence que caus ... En 1802 le 3 septembre on publia le bulletin qui concernait la suppression de tous les corps religieux dans le Piemont et Aoste. Le receveur des domaines nationaux, Mr. Comte, prit possession au nom de la nation de tout ce qui pouvoit appartenir en Aoste aux maisons religieuses et mit les sceaux d:ms les sacristies et les archives. Ensuite à teneur de la loi qui permettait à chaque couvent et à chaque individu de vendre ou emporter les meubles , damées, linges et autres ustenciles quelconques, les religieux et religieuses restcrent encore dans leur couvent jusqu'au trois du mois d'octobre de la meme année.
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