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Témoignages et docum{?nts 217 Et chacun se retira ou dans le sein de leur famille ou dans des maisons parti– culieres, après avoir vendu pendant l'intervalle d'un mois tout ce qui pouvait composer l'ameublement d'une maison religieuse. Les paysans, comme les habitants de la ville, profiterent du bas prix des choses, outre ce qui fut vol.: dans cette occurence à cause du grand concours de monde qui se rendait à ces encheres. Dans le courant du mois de janvier en 1803 on annonça par un bulletin de Paris que l'on payerait les pansions aux membres des corps religieux sup– primés, et après bien de formalités et de patience on paya pour le premier semestre à chaque individu 250 francs qu'il fallut faire retirer à Turin les mois d'avril, mai et juin. Pendant cette intervalle les religieux capucins et religieuses de S.te Catherine et de la Visitation où etoient incorporées par moitié celles de Lorraine, eurent le regret de voir vendre à très bas prix le., autels de leurs églises, leurs cloches, leurs grilles et tous les ornements de leur sacristie dont la taxe et l'expedition se faisoit à très vil prix par le susdit receveur des domaines nationaux. De façon que, quant aux maisons des Capucins, celle de la cité fut louée à des particuliers et les autels de leur église furent achetés par des particuliers de St-Rhemi pour leur église; celle de Chatillon servit d'habitation au curé et à son vicaire, à cause qu'on avoit demoli la cure; et celle de Morges fut pareillement louée. Le couvent de Verrès servit pour la cure dudit lieu, et le couvent de la Visitation servit pour la douane nationale, comme celui de Lorraine pour le quartier des troupes et de la gendarmerie. S.te- Catherine fut loué à des particuliers. Le neuf du mois de juin de l'an 1803 huitcens hommes de cavalerie Rep. passerent le Grand-St-Bernard et eurent leur étape à Etroubles et de là ils se rendirent à la cité d'Aoste où ils se reposerent jusqu'au 12 du meme moi.,, pour se rendre à Novare et de là à Come. Il y eut alors beaucoup de troupes françaises qui passerent le Semplon et le Montcenis pour aller resister aux Anglais qui avaient declaré la guerre à la :France sous le prétexte qu'elle n'ob– servait pas le traité d'Amiens et qu'elle n'avoit pas restitué aux chevalier; de Malthe la possession de cette isle. Cependant, ce dernier article de la possession de Malthe etoit un reproche que la France fesoit aux Anglais qui s'en etoit emparés sur les Français qui en composant avec l'Angleterre mirent pour article que celle-ci la restituerait dans tel temps aux Chevaliers anciens possesseurs de cette isle, ce qui ne fut executé par les Anglais sous des raisons qu'ils regardaient comme très fondées. Les preparatifs se firent de part et d'autres avec une vigueur egale, et le premier Consul Buonaparte alla en personne visiter les ports de mer pour cette expedition. Et à l'epoque qu'il etoit à Liege il signa la suppression de neuf évechés du Piemont, dont la publication se fit à Aoste mecredi jour 24 aoust 1803 avec le bref du pape Pie VII qui confere au cardinal Caprara, legat à latere auprès de la Rep. française le pouvoir de supprimer et annuler les eglises episcopales de Suse, de Pignerol, de Fossano, d'Albe, de Tortonc, de Bobbio, de Casal, de Bielle, d'Aoste avec les abbayes de Saint-Benigne, de St-Michel de la Chiusa, de St-Victor, de St-Constance et de St-Maur. De sorte que dans le Piemont il ne restera plus que huit evechés y compris la metropole de Turin de laquelle seront suffragants les sept autres. Ainsi la metropole de Turin comprendra le diocese de Suse et l'abbaye de St-Michel de la Chiusa; celui de Saluces aura celui de Pignerol; celui d'Acqui aura tout le territoire que l'archeveque de
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