BASA

218 A. Zanotto Gene et les evechés de Savonne, de Noli et de Pavie possedoient dans le département du Tanaro; celui de Coni aura l'ancien Mondovi, Fossan et les abbayes de St-Victor et Constance; celui d'Asti aura le diocese d'Albe; celui d'Alexandrie comprendra les parties de dioceses de Casal, Tortone et Bobbio; celui de Verceil aura le diocese de Bielle, et celui d'Yvrée celui d'Aoste avec l'abbaye de St-Benigne. Les cathedrales des eglises supprimées continueront jusqu'à la mort de chaque chanoine de jouir des revenus dont ils etoient en possession actuellement et desserviront leur église. Tels furent les decrets émanés du Saint Siege qui se crut obligé dans les circonstances actuelles d'ac– quiescer aux vues du gouvernement françai s qui tenoit le Piemont sous sa puissance et qui voulut le rendre conforme au reste de la Fr,rnce. Par là l'eveché d'Aoste qui est un siege des plus anciens, resta supprimé et l'éveque actuel Paul-Joseph Solar de Villeneuve Solar fit sa demission entre les mains du pape, après y avoir été engagé par un pretendu émissaire du general Menou dans le courant du mois de mai 1803. Dans cette intervalle, la Republique française fit construire quantité de vaisseaux plats pour faire une descente en Anglettere, après s'etre emparée de l'electorat d'Hannovre qui en dependoit, et fit faire des levées pour faire un corps de troupes considerables sur terre et sur mer. Elle fit dans le meme temps renforcer les fortifications d'Alexandrie et y tint une armée considerable. La nuit du 15 octobre 1803 survint à Aoste une stafette vers la minuit qui apportoit l'ordre aux troupes qui etoient stationnées dans cette ville de partir incontinent pour aller rejoindre les corps qui etoient à Florence, et de là elles partirent pour les cotes maritimes. J arnais les ports de mer ne furent occupés par tant de troupes. Il sembloit que toute la France devoit se porter sur les frontières de la Grande Bretagne pour y aller tirer une vengeance de la pretendue infraction des traités. Les armées navales étoient au nombre de 300 milles hommes. Et ce qui paroissoit favoriser le parti des Français qui n'attendoient que l'issue de leur ruse, fut precisement ce qui retarda leur expedition. On fesoit , dans tout le territoir de la Republique comme en Piemont, des levées de soldat par conscription, depuis l'age de 20 ans jusqu'à 24 (et qu'on poussat dans la suite jusqu'à 18) qu'on fesoit partir incontinent pour rejoindre le corps des armées sur les cotes de la mer. Ces nombreuses armées resterent toute l'année à border la mer, sans oser faire une descente. Il y eut à la verité des tentatives qui furent inutiles du coté des Français qui essuyerent des pertes considerables par l'habileté des Anglais qui vinrent à bout de faire couler à fond quantité de vaisseaux plats dans une attaque violente qui se donna dans le courant de juillet 1804. Pendant tous ces démelés avec l'Anglettere, le premier Consul Bonaparte reussit à ses vues ambitieuses, et après avoir tant promis de maintenir une republique indivisible en France, rompit enfin le silence de ses desirs pour occuper, tout insulaire qu'il etoit, le throne des Bourbons. Ce n'etoit pas encore assez pour son ambition d'etre parvenu au plus haut degré d'honneur et de puissance, il lui manquoit le titre d'empereur des Français. Il l'obtint par un senatus-consule le 20 mai 1804, avec la prerogative d'adopter quel successeur il lui plaira. A cette epoque de nouvelles dignités furent créées sur les debris d'une republique momentanée. Les princes de sa cour furent ses deux freres Joseph et Louis Bonaparte. Il lui en restoit encore deux, Lucien et Jerome, qui n'eurent aucune part à l'heredité de l'Empire, et qui cependant montrerent

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