BASA
222 A. Zanotto tement des autorités, puisqu'on l'avait deja abattu à Turin et à Yvrée. Appà– rement qu'on voulait etre les derniers à regretter ce signe de liberté qu'on venoit d'eteindre par l'erection des nouvelles monarchies. Depuis l'arrivée du corps de ce general qui fut gardé toute la nuit devant la porte de l'eveché, on ne parla plus de la visite de l'empereur, quoiqu'on s'etoit preparé à lui faire des arcs de triomphe un peu en dessus de la chapelle de la Planta au pont de Pierre, et à marquer sur la voute du Sainvou t une inscription latine à l'honneur de l'empereur. Et ce fut le general Berthier, ministre de la guerre, qui vint lui meme à Aoste le 18 du courant mois de juin et qui sans s'arreter sinon pour diner qu'il prit à l'auberge, partit incontinen t pour le Grand-St-Bernard, comme chargé de l'empereur pour enfermer le cadavre de Dessaix dans un tombeau qui avoit déplacé un autel , ce qui s'executa le 19. Le landemain les troupes repartirent pour le Piemont dans une grande gayeté pour avoir reçu deo mains du ministre Berthier une medaille et des prix dans les trois jeux qui se donnerent le jour meme de l'inauguration de ce general Desaix. De ce jour destiné à relever la memoire d'un general mort depuis cinq ans, avec la reputation de n'avoir pas assez fait pour la gloire de Bonaparte et pour la posterité, car tels furent les derniers sentiments que lui preta le general Berthier dans l'oraison funebre qu'il fit à l'époque de son depot à l'eglise du Grand-St-Bernard , et où on laissa 14 drapeau pour constater les batailles où assista ce general Desaix, avec quantité de medailles en or, en argent, et en cuivre que l'on enferma dans une pierre creusée et placée au pied du cercueil et cimentée par Berthier lui meme, Napoleon partit <le Milan pour Genes où il arriva le 30 juin pour y prendre possession de cette repu– blique qui venoit de se soumettre à ses loix et faire partie de son domaine. On n'epargna rien pour celebrer l'entrée de ce monarque dans cette ville capitale qui du moment devoit cesser son regime republicain pour adopter le monar– chique et se voir reduite à faire la 28e division militaire et etre organisée comme le reste de la France, l'Italie et le Piemont. On doit reduire à cette epoque la sepulture de la petite republique de Genes qui, pour s'etre vue depuis plusieurs années genée dans son commerce maritime par les courses frequentes des Anglois, préfera se soumettre à un souverain concentré dans la France, après l'avoir eu dans son interieur pendant un temps immemorial par le ministere d'un doge et d'un senat. Cette reddition de Genes à l'empire français forma un mistere que les politiques modernes eurent peine à develloper, et qui peut etre ne sera expliqué que par les évenements. L'empereur neammoins, après son serment, se disposa à quitter cette ville pour retourner à Paris. Et après y avoir été complimenté par toutes les nouvelles autorités, il en sortit pour se rendre de nouveau à Turin. Il arriva à Crescentin où il s'arreta une heure de temps, et de là à Chivas où le nouvel eveque d'Ivrée Joseph-Marie Grimaldi, jadis eveque de Pignerol, le reçut avec le prefet du departement de la Doire et le sous-prefet d'Aoste, accompagné de quelques gardes nationales et gardes d'honneur, et où on eut le bonheur de voir sa Majesté Napoleon qu'un petit instant, tellement son depart devoit-il etre precipité. Arrivé qu'il fut à Paris, sa puissance y reçut un nouveau surcroit par la dedition de la petite republique de Luques qui choisit, par quel motif c'est ce qu'on ignore, encore moins le ressort qui la fit agir ainsi, la protection et les loix de Bonaparte au lieu de son indépendance et de ses privileges qu'elle vit anneantir sous le titre de principauté où elle fut erigée pour multiplier les princes de la famille du nouvel empereur fran
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