BASA
Témoignnges et documents 225 niers, et de là Napoleon en personne conduisit son armée jusqu'à Berlin qui en est la capitale, où il fit son entrée le 27 octobre 1806 . La prise de cette capitale devint surprenante, à cause de l'ajonction des troupes russes qui paroissoient etre unies pour soutenir la cause du roi Frederic. Cependant, mal– gré ce secours, les batailles qui se livrerent le long de la Vistule furent tou– jours defavorables aux Prussiens et aux Russes qui y perdirent beaucoup de monde. Et ce ne fut qu'après la bataille de Friedland, qui fut la decisive, que la Prusse se vit reduite à demander la paix qui , à la faveur de la mediation de la Russie, fut accordée avec la perte d'une grande partie de ses anciens Etats qui servirent avec quelques autres provinces à former un nouveau royau– me qu'on nommat le royaume de Westphalie, et qui sans doute fut destiné à un troisieme frère de Napoleon, nommé Jerome, et qui en prit possession le 1 decembre 1807 après s'etre marié la meme année à une princesse de Vurtemberg. Ce demembrement des Etats prussiens et la cession que Frederic fut obligé de faire pour acheter la paix l'affoiblirent considerablement. Et il vit alors un peu tard ce que lui a servit sa neutralité pendant que l'Autriche etoit aux prises avec la France. Et il fut alors obligé de regorger les millions que la France lui avoit donné pour se retirer de son territoire à l'ouverture de la revolution. Enfin il sentit que la franchise et le desinteressement dans la derniere coalition contre la France lui auraient mieux valu que l'argent et la ruse. Apres toutes ces conquetes, rien ne p.uoissoit devoir troubler la gloire et la haute puissance où l'empire français etoit parvenu. Et pour la rendre plus solide, surtout pour n'avoir rien à craindre du coté de l'Allemagne qui en etoit plus voisine , Napoleon fit former une confederation dans laquelle entre– rent tous les petits princes d'Allemagne et les 3 nouveaux rois, et il en fut declaré le protecteur, afin de pouvoir dans le besoin commander des secours et leur donner la loi quand il voudrait. Telle etoit la situation de l'Allemagne où l'empereur François II n'exerçait plus aucune autorité de souverain sur les anciens electeurs qui etoient depuis lors qualifiés de grand duc, exceptés les trois nouveaux rois . Et tous tenaient à la reconnaissance qu'ils devaient à Napoléon pour l'augmentation de leur territoire et de leurs titres. Ainsi l'em– pereur d'Allemagne ne fut plus depuis cette époque qualifié que du titre d'em– pereur d'Autriche et fut reduit à son seul territoire d'Autriche avec quelques petites provinces de l'Allemagne qui en dependoient. Cette reduction de l'empereur d'Allemagne et de la Prusse, avec l'intime alliance dont la France se flattait avec la Russie , devoit laisser esperer un long repos aux troupes françaises lassées de tant de marches et de fatigues, lorsque tout à coup se presenta une occasion de les faire passer du nord au midi, par rapport à une conspiration decouverte à la fin d'octobre 1807 contre la vie du roi d'Espagne Charles IV, à laquelle son fils le prince des Asturies devoit avoir part, et qui obtint en effet la couronne pour quelques jours par le pardon et la demission du throne que fit son pere pour appaiser les esprits. Napoleon accourut à cette nouvelle et fit passer une puissante armée à Baïonne sur les confins des Pirennées pour appaiser les deux partis. Neammoins le peuple qui apprehendoit apparement son sort futur, continua ses insurrections au point que les Français entrerent dans Madrid qui en est la capitale, le 20 mars 1808, et firent par le canon à mitraille un terrible carnage du peuple insurgé. Après cette expedition, le roi, la reine et les fils du roi se rendirent à Baïonne où etoit l'empereur des Français et par je ne sais quel mouvement 15
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