BASA

226 A. Zanottn ils firent et signerent une cession de l'Espagne et de ses dependances à Napo– leon qui leur donna une retraite au chateau de Compiegne. Cette cession de la couronne, toute volontaire ou forcée qu'elle soit, n'appaisa pas le peuple espagnol qui se voyant appuié par l'Angleterre, se prepara à une resistance courageuse aux desseins des Français. Napoléon, qui avait dessein de placer sur le throne de l'Espagne son frere Joseph qui regnoit dejà à Naples et qu'il fit venir incontinent, fit passer la plus grande partie de ses troupes dans cet infortuné royaume qui souffrit tous les malheurs de la guerre et qui cependant fit essuyer aux Français des grandes pertes par son courage. Neammoins il lui fallut enfin ceder à une armée qui depuis si longtemps s'etoit accoutumée à battre, et le trouble ne fut appaisé que lorsque la force manquat. Joseph, frere de Napoleon, ne fut placé sur le throne que le 23 janvier 1809 quoiqu'il y fut destiné plutôt par son frere qui le fit remplacer sur le throne de Naples par son beau-frère Murat qui prit le nom de Joachim Napoleon. Cependant toutes ces conquetes de Napoleon, l'abdication de Charles IV roi des Espagnes, l'aggrandissement des Etats du nouveau roi de Baviere et l'indépendance des princes de l'Allemagne donnerent insensiblement à l'em– pereur d'Autriche lieu de former un armement considerable qu'il tint en obser vation pendant quelque temps, ce qui ne manqua pas de donner de l'ombrage à la France et aux princes de l'Allemagne, lorsque tout à coup, piqué des pretentions du roi de Baviere, il ouvrit la campagne en 1809 et entra à Munich, ce qui obligea Napoleon qui etoit occupé à la conquete des Espagnes insurgées contre leur nouveau roi, de faire venir une grande partie de son armée en toute diligence sur des voitures pour aller au secours du roi de Baviere et des princes de la confederation dont il etoit le protecteur. Il se donna des batailles très meurtrieres entre les Autrichiens, les Français et leurs alliés. La premiere fut la bataille de Ratisbonne, où Napoleon fut légerement blessé à un pied et où les Autrichiens furent vaincus. Ensuite toutes les deux armées se porterent sur le Danube où les Autrichiens commandés par l'archiduc Charles, frere de l'empereur François II, firent des prodiges de valeur, et peu s'en fallut que l'armée française qui était entrée pour la seconde fois à Vienne, ne fut culbutée. Il s'y donna de grandes batailles qui couterent bien du monde à la France, celle de Enzersdorf et celle de Wagram où l'empereur d'Autriche fut obligé de demander une armistice qui fut le prelude de la paix signée le 14 novembre 1809 et par laquelle il fut encore obligé de faire quelques sacrifices soit en faveur de la France, soit de la confederation. Pendant cette guerre entre l'Autriche et la France, les Anglais firent des tentatives sur les cotes pour envahir les isles de France. Ils menacerent d'entrer dans l'Escaut et s'emparerent de Walcheren qu'ils quitterent bientot avant à cause des maladies épidémiques de leurs troupes, et retournerent au secours de l'Espagne qu'ils tenaient sous leur protection et qu'ils excitaient tou– jours à des mouvements insurrectionnels contre Joseph Napoleon leur roi qui avait deja par le secours des Français envahis une grande partie de ce vaste royaume. Napoleon occupait le château de Schoëmbrun proche de Vienne pendant qu'on travaillait aux conditions de la paix. Dans cette intervalle le pape fut déporté de ses Etats après avoir fait toutes les reclamations contre le gouver– nement français qui s'etoit proposé de lui enlever la souveraineté de Rome. Le general Miolis qui y commandait depuis le 2 fevrier 1808 reçut les ordres de prendre possession de quelques provinces, ensuite de la capitale; et, crainte

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