BASA
Témoignages et documents 227 de quelques soulevements, on transporta le saint Père Pie VII vers la minuit du 12 juillet 1809, de son palais qui etoit entouré d'artillerie, pour le mettre. dans une voiture que l'on fit courrir avec la rapidité de l'eclair jusqu'à Genes dont il parcourrut le golfe, et ensuite on le fit passer par le Montcenis jus– qu'à Grénoble, de là à Valence, ensuite à Nice pour passer à Savonne où il reside. Dès que la paix fut signé entre la France et l'Autriche, Napoleon retourna à Pa~is, où il fit part au senat qu'il desiroit repudier sa femme Josephine, prem1erement sous le pretexte qu'il ne croyait pas son mariage legitime, secon– dement parce qu'elle ne pouvait lui donner des heritiers de sa couronne quoi– qu'ils eussent vecu ensemble plus de quinze ans et qu'elle avoit donné des preuves de sa fecondité pendant son premier mariage avec le marquis Boharnais. Le senat vit avec plaisir sa determination, et declara son premier mariage nul. Ensuite l'empereur fit assembler plusieurs eveques et cardinaux pour leur donner à examiner s'il y avoit un lien spirituel dans son premier mariage. Il passa meme par l'officialité de la capitale qui decida comme les eveques qu'il n'y avoit aucun lien spirituel qui empecha la dissolution de son mariage. Il communiqua en consequence à son favori le general Berthier, qui etoit prince de Neufchatel et de Wagram, le dessein qu'il avoit de passer à des secondes noces, et le deputa pour aller à Vienne faire la demande de la fille ainée de l'empereur d'Autriche. En attendant ils confina dans un chateau sa femme Josephine, à laquelle il donna deux millions de pension annuelle, et du depuis il ne fut plus question d'elle, comme si elle n'avait pas existé. Berthier, ayant obtenu le consentement de François second empereur d'Autriche pour obtenir Marie-Louise fille ainée du premier lit du dit François, les courriers annon– cèrent bientot dans toutes les cours cette future alliance. Les sentiments furent bien partagés sur les motifs de ce divorce et de ce nouveau mariage. Les difte– rentes tournures qu'on lui donna occupa les esprits pendant quatre à cinq mois, pendant lesquels on fit des grands preparatifs à Vienne et à Paris pour la solemnité du mariage qui a eu lieu à Vienne le second avril 1810 par procu· ration donnée à l'archiduc Charles qui quelques mois auparavant commandait en qualité de generalissime les armées de l'empereur d'Autriche contre la France. Cette nouvelle imperatrice arriva à Paris le meme mois, et les deux epoux confirmerent leur promesse en presence du cardinal Fesch, grand aumo– nier et archeveque de Lion. Toutes les villes de l'Empire imiterent la capitale pour les rejouissances qu'entrenoient ces epoques memorables. On chanta des Te Deum dans toutes les églises paroissiales, et il y eut quantité de militaires qui furent mariés le 22 avril et auxquels, s'ils avaient un congé de retraite, on accorda une <lotte de 600 francs qui fut payée le meme jour. Cette meme année 1810 presente l'epoque de l'union du Vallais à l'em– pire français, sous la denomination de département du Semplon. Le 10 du mois d'aoust arriverent à Aoste quelques compagnies d'infanterie legere au nombre de près de deux mille hommes y compris un peu de cavalerie, qui sejournerent dans la ville jusqu'au 10 novembre, jour auquel ils reçurent ordre de se rendre en Vallais sous le commandement du frere du vice-connetable Berthier, César Berthier, qui alla droit à Sion prendre possession de cet état au nom de l'em– pereur Napoleon. Et le Vallais fut organisé comme les autres départements de l'Empire au commencement de l'an 1811. L'abbaye de St-Maurice fut reunie à l'hospice du St-Bernard, les Capucins furent supprimés, et on conserva pro– visoirement les Jesuites et les Pierristes pour l'instruction publique. Les
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