BASA

228 A. Zanotto preposés pour les douanes allerent cerner les confins du Vallais et de la Suisse et il en resta tres peu alors au pays d'Aoste pour la regie du sel et tabac. Cette redition du Vallais se fit en paix et sans force, parce que la loix du plus fort l'ordonnoit. A mesure que les limites de l'empire français s'étendoient en partie par la seule volonté du souverain, en partie par la force , la gloire de Napoleon prit un nouvel accroissement par la fecondité de sa nouvelle epouse. Elle marqua l'anniversaire de son mariage en donnant au jour un enfant male qui fut annoncé dans les principales villes de l'Empire par les rejouissances les plus splendides, et surtout à Paris où on ouvrit les prieres des 40 heures pour la delivrance de l'imperatrice et où cent et vingt coups de canon annoncerent la naissance de l'enfant de France (tel fut sa premiere devise) , qui fut aussitot proclamé roi de Rome sous les noms de Napoleon-Charles-François-Joseph, et on fixa aussitot sa cour en etablissant son appanage. Son bapteme quoique donné aussitot après sa naissance par le cardinal Fesch dans la chapelle impe– riale, les ceremonies cependant furent solemnisées le 9 juin de la meme année 1811. A cette epoque furent appellés à Paris tous les eveques de l'Empire et du royaume d'Italie, tant pour assister à cette brillante fete que pour tenir un concile national qui commença vers le milieu du meme mois de juin sous la presidence du meme cardinal Fesch. Ce concile avoit été dévancé par la demande qu'on avoit fait au nom de l'empereur à tous les eveques, pour savoir leurs opinions touchant les quatre propositions de l'Eglise gallicane qu'on or– donna d'enseigner dans les seminaires, et pour savoir si les metropolitains pou– voient, independament des bulles du pape, donner l'institution aux eveques. On fit donner par écrit à tous les eveques leur adhésion à ces principes qui ne furent pas interpretés par tous de la meme maniere. Ce concile dura environ six mois, mais on ne sut jamais le resultat de cette assemblée, parce que les eveques en garderent un secret impenetrable. Et ce que l'on sut de positif, c'est ce que le dit concile, avec la permission de l'empereur, deputerent à Savonne où residoit le pape Pie VII douze membres pour savoir les derniers sentiments de ce souverain pontife. Mais on n'en connut aucun resultat, parce qu'un pape dans un état de captivité ne pouvoit repondre. Cet état florissant et glorieux de la France par la fortune rapide de son monarque ne laissoit pas d'appauvrir les sujets par le nombre considerable d'impots sous mille rapports pour entretenir des millions d'hommes sur pied. Deja l'Espagne, qui resistoit toujours avec une nouvelle fureur soutenue par l'Angleterre en absorboit un grand nombre. Ensuite le commerce de la Russie avec l'Angleterre fournit une nouvelle occasion à Napoleon de porter ses forces en Russie pour se vanger de l'interruption du blocus formé contre les ports des Anglais. Il se porta en effet dans la Pologne le mois de mai 1812 et fit contribuer les rois et princes de la confederation du Rhin, aussi bien que l'empereur d'Autriche, et à la tete de près d'un 800.000 hommes il tenta la conquete de la Pologne russe. Il passa dans la Lithuanie et de là en Russie, où on ne se battit que par de simples scarmouches. Les Russes en brulant tout pour ne rien laisser aux Français les attirèrent dans les plaines de Moscou où ceux-ci eprouverent une defaite complette . Pendant cet intervalle le pape fut transferé de Savone à Fontainebleau le 20 juin 1812, sous bonne garde. Et Napoleon, vu sa defaite, jugea à propos de proposer un nouveau concordat au pape qui fut signé le 25 janvier 1813 qui cependant, s'il est vrai comme les actes publics, tels que les Bulletins de

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