BASA

Témoignages et documents 229 loi l'attestent, ne produisit aucun effet des articles proposés, tant la politique de Napoleon et la ruse sont indeclinables. Les pertes incalculables que la France fit à Moscou où l'empereur meme ne put sauver sa vie que par l'effet de sa ruse, ne firent aucune impression sur son ambition. Il voulut recommencer la campagne l'année suivante 1813 par une levée extraordinaire de six cens mil hommes que le senat lui accorda. Il ouvrit la campagne avec les troupes des princes confederés de l'Allemagne et le contingent de la Suisse, mais il ne fut pas si heureux que l'année prece– dente. Les Russes s'etant associés avec l'Angleterre, la Prusse, commencerent à chasser tous les Français de la Russie, de la Pologne et de la Prusse. Il y eut à la verité beaucoup de batailles qu'on disoit favorables à la France et qu'on tachoit de faire accroire au peupie par le cnant du Te Deum qu'on ordon– noit de chanter dans toutes les églises de l'Empire, mais le resultat qui se manifestat par la suite de la campagne fit bien voir qu'on en imposoit au public par des nouvelles outrées, de maniere qu'au mois de novembre de la meme année 1813 il fut obligé de se retirer sur le Rhin, après avoir été chassé de la Saxe, de la Baviere, de la Boheme et des Etats de l'empereur d'Autriche son beau pere, qui prit le parti des Russes. Mais ce qui est le plus remarquable dans cette defaite, c'est qu'il paroissoit que Napoleon, s'etant retranché à Dresde, capitale de la Saxe, où il avoit fait des retranchements si considerables et si forts que l'on eut dit que toutes les forces de la Russie et de la Prusse devoient venir s'annéantir devant cette ville, mais par un évenement inesperé, tous les roix de la confederation avec leur peuple deser– terent son parti pour prendre celui de la cause commune, jusque meme la Suede à qui Napoleon avoit donné une de ses creatures, le marechal Berna– dotte, qui devoit succeder à Charles XIII roi de Suede. De maniere que cette desertion des princes du cercle de l'empire d'Allemagne lui fit essuyer un anniversaire aussi ignominieux que celui de Moschou. Et ce fut près de Leïpsich qu'il subit encore un dechec très considerable, ce qui l'obligea de se retirer à Mayence, d'où il fut encore chassé quelques jours après. Il prit ensuite le parti de quitter la tete de ses armées pour se rendre à Paris et pour sonder l'esprit du peuple français qu'il soupçonna à juste titre fatigué des innombrables levées qu'il avoit faites et irrité des pertes incalculables qu 'il venait de faire. De sorte que dans cette intervalle on osa lui faire, sous cepen– dant un embleme flatteur, car tel est l'esprit de la nation, des representations sur le triste état de la France, pour le porter à demander une paix honnorable ou à se reduire à l'abandon de tous les pays conquis. Dures epreuves pour un ambitieux à qui le sang de ses sujets ne coutoit rien pourvu qu'il eut assouvi son orgueil. Pendant cette intervalle les confederés, c'est à dire toutes les puissances de l'Europe à l'exception du Turc, entrerent dans l'Alsace, dans le Bearn, dans la Franche Comté, et parvinrent jusque dans la Suisse, de là en Savoye, pour s'emparer des passages, ce qui leur ouvrit le chemin du Vallais dont ils s'emparerent après en avoir chassé le prefet et les preposés qui y etoient en grand nombre, ce qui arriva les fetes de Noël de l'an 1813. Au commencement de l'an 1814 ils monterent le Grand-St-Bernard pour l'oc– cuper, ainsi que le Simplon, ce qui attira quelques troupes à Aoste, qui y arrivèrent les premiers jours de janvier au nombre de 400 et qui furent par– tagées entre St-Rhémy, St-Oyen et Etroubles. On en envoya meme du coté de la Valdigne, mais elles ne purent forcer la quantité exorbitante des neige~

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